Le gouvernement a tout fait, cette semaine, pour tenter d’endiguer la vague de contestations qui s’annonce lors de la manifestation contre le projet de loi prévue dimanche. Lundi, la ministre de la Santé a présenté devant la presse la nouvelle mouture du texte issue de concertations avec les syndicats de médecins libéraux qui avaient déjà appelé à la grève pendant les fêtes de Noël. Pas de recul sur le tiers payant mais un calendrier réaménagé et des garanties de paiement en sept jours…
Dès le lendemain, mardi, Manuel Valls, a fait part de son « soutien total et absolu » à sa ministre en accompagnant Marisol Touraine dans une maison de santé pluridisciplinaire « pionnière » située dans le Xe arrondissement à Paris. Il a assuré que l’engagement sur le tiers payant serait « tenu, parce que c’est juste, parce que c’est important par rapport à l’idée que nous nous faisons de l’égalité devant les soins ». « Les Français aiment leur médecin et plébiscitent en même temps le tiers payant », a ainsi conclu le Premier ministre en plaisantant.
Un soutien aux MSP
À la Maison de santé de la Grange-aux-Belles, la visite des deux membres du gouvernement a surtout été accueillie comme un soutien aux MSP. Le Dr Pierre-Yves Traynard, généraliste dans cette structure depuis environ trente ans, y a vu un « signal fort » qui a été envoyé aux maisons de santé qui étaient encore il y a cinq ans très peu soutenues par les gouvernements, selon lui. Ce fut également pour l’équipe médicale l’occasion de faire part de leurs craintes sur le tiers payant même si le Dr Traynard n’y voit pas, pour sa part, motif à aller manifester dimanche, contrairement à nombre de ses confrères.
Car les syndicats de leur côté ne se montrent pas convaincus par les propositions faites en début de semaine par la ministre. « De la poudre aux yeux. » C’est ainsi que Luc Duquesnel qualifie ses arbitrages sur le tiers payant. Pour le chef de file de l’Unof, ce qui est annoncé n’est ni plus ni moins que « le tiers payant généralisé et obligatoire, car c’est un droit pour les patients ». Pas davantage satisfait des garanties de paiement promis par la ministre, il considère que « le système est avantageux pour l’Assurance Maladie » car, à ses yeux, les vérifications et réclamations de pénalités incomberont aux médecins… S’il trouve que les garanties sont « un élément positif, c’est sympathique », Claude Leicher ne s’en contente pas plus.
Sur les autres points sensibles, Luc Duquesnel n’est toujours pas satisfait : « Les expérimentations, ça reste de la vaccination chez le pharmacien », se justifie-t-il. Claude Leicher semble, lui, rassuré, « la délégation des tâches se fera en lien avec le médecin traitant ».
En somme, « Touraine admet qu’il y a des choses à améliorer et acte ce qu’elle va aménager », décrypte-il. En attendant de pouvoir consulter la nouvelle mouture du texte, les organisations syndicales maintiennent la manifestation, dimanche.
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