Invitée à inaugurer les nouveaux locaux parisiens de l'Ordre des médecins, jeudi 11 janvier, la ministre de la Santé a réaffirmé le rôle crucial des médecins pour renforcer la couverture vaccinale en France.
« J'ai besoin de vous pour que dans chaque famille, dans chaque territoire, la nécessité de la vaccination soit comprise, pour n'exclure personne de la protection vaccinale », a déclaré Agnès Buzyn, quelques jours après l'entrée en vigueur de l'extension de l'obligation à 11 vaccins pour les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018.
« Tous les jours vous êtes confrontés à des parents qui doutent de la nécessité de la vaccination. Je compte sur vous pour faire œuvre de pédagogie auprès des familles, », a poursuivi la ministre aux côtés du Dr Patrick Bouet, président du CNOM et devant une centaine de personnalités du monde de la santé dont un grand nombre de médecins, conseillers ordinaux, présidents de syndicats de libéraux, d'étudiants et d'internes.
La ministre a invité les médecins à être les « ambassadeurs de la science et du rationnel qui perd du terrain dans nos sociétés face à l’obscurantisme ».
Convaincre les jeunes hésitants
Selon une étude Ifop pour la Fondation Jean Jaurès et l'observatoire Conspiracy Watch, publiée dimanche, près de huit Français sur dix adhèrent à au moins une des grandes « théories du complot ». En particulier, 55 % d'entre eux approuvent l'idée que « le ministère de la Santé est de mèche avec l'industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins ».
Devant l'Ordre, Agnès Buzyn fait le constat que « les jeunes générations n’ont plus confiance (dans les vaccins)» et qu'elles « hésitent davantage à vacciner leurs propres enfants, alors qu’elles sont souvent elles-mêmes vaccinées ».
Même si la grande majorité des enfants reçoivent déjà les 11 vaccins nécessaires, la ministre a concédé que les médecins devraient « redoubler d'efforts » et de pédagogie pour répondre aux interrogations sur la pertinence de l'obligation.
« Je n’ignore pas les doutes qu’expriment certains Français, voire certains médecins », a-t-elle encore souligné.
La ministre a une nouvelle fois déclaré « assumer » cette extension vaccinale, « pour que les parents ne se posent plus de questions, entre vaccins recommandés et vaccins obligatoires ».
« Une étude récente a révélé que sans cette injonction juridique, le taux de vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) diminuerait de 15 %, ce qui serait catastrophique », a-t-elle argumenté.
Conduite exemplaire
La ministre a également réaffirmé son souhait d'obtenir une meilleure vaccination contre la grippe des professionnels de santé. « Ne pas se vacciner, c’est compter sur la vaccination des autres pour ne pas être exposé », a-t-elle déclaré.
« J’enjoins les professionnels, je vous enjoins d’adopter une conduite exemplaire, en veillant à ne pas propager involontairement l’infection, a-t-elle encore affirmé. C’est pour moi principalement un enjeu déontologique. »
« Si nous ne voulons pas rendre la vaccination grippale obligatoire pour les professionnels de santé, nous devons absolument tout faire pour améliorer le taux de professionnels vaccinés », a-t-elle réaffirmé.
La ministre de la Santé a donc réaffirmé qu'elle n’excluait pas de recourir à l’obligation de vaccination contre la grippe pour les professionnels de santé.
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