En pleine polémique autour du décès de Naomi Musenga, prise en charge très tardivement par le Samu de Strasbourg après son appel téléphonique, Agnès Buzyn avait convoqué ce lundi 14 mai les urgentistes. Le Pr Pierre Carli, président du Conseil de l’urgence hospitalière (CNUH), Agnès Ricard-Hibon, présidente de la société française de médecine d’urgence (SFMU), le Dr François Braun, président du Samu-Urgences de France et le Dr Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes de France (AMUF) se sont donc retrouvés autour de la table pour déterminer les axes à mettre en place afin d’améliorer le fonctionnement du Samu et la prise en charge des urgences.
Réunion très constructive avec les urgentistes - @PatrickPelloux , @fbraun55 , @samudeparis , @SUdF_Officiel - pour améliorer la qualité du traitement des appels au SAMU. J'attends leurs propositions d'ici le 1er juillet. pic.twitter.com/0ThabOdQgl
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 14 mai 2018
« Il convient qu'il n'y ait plus d'erreur de ce type », a déclaré Agnès Buzyn à l’issue de la réunion ajoutant malgré tout que « dans 99,9 % des cas, fort heureusement, le Samu travaille merveilleusement. »
Remontée systématique des dysfonctionnements
« Ça a été une réunion très intéressante et très constructive avec une ministre qui a bien pris l’ampleur du problème et a l'ambition d’améliorer la qualité au niveau de la régulation médicale », explique le Dr François Braun, joint par le Généraliste. Selon le patron de Samu Urgences de France, « on ne peut pas accepter des dysfonctionnements même si ça se passe bien dans la très grande majorité des cas ».
La ministre de la Santé a chargé les urgentistes de lui rendre des propositions d’ici au 1er juillet pour améliorer le fonctionnement du Samu autour de trois axes. Le premier axe est celui de la formation des assistants de régulation médicale, « nous allons proposer un cursus de formation et très certainement demander à ce métier rentre dans le cadre des métiers de la santé », explique le Dr Braun. Un travail sera également fait sur la qualité des plateformes de régulation avec comme but une homogénéisation. « Il y a déjà beaucoup de choses qui sont faites dans des services mais il n’y a pas d’uniformisation nationale, souligne le Dr Braun, les revues de morbi-mortalité par exemple doivent être systématisées au niveau des plateformes de régulation ». Enfin le troisième axe de travail portera sur le suivi des procédures, c’est-à-dire l’analyse et la remontée systématique des dysfonctionnements.
La ministre n'a en revanche pas annoncé de moyens supplémentaires pour le Samu, ni humains, ni financiers. « Cela n'a pas été l'objectif de la rencontre », a-t-elle affirmé, sans toutefois l'exclure à terme.« Si à l'issue de tout cela, ça nécessite des moyens supplémentaires, notamment sur la formation des professionnels, il y aura des moyens dégagés », a-t-elle assuré.
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