Un médecin retraité devenu marchand de sommeil a été condamné mercredi 9 janvier à trois ans de prison avec sursis et à une amende de 150 000 euros pour avoir logé une quarantaine de familles dans des conditions indignes dans sa clinique de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis).
Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné le Dr Helmi Boutros, 66 ans, notamment pour « mise en danger » et « soumission à des conditions indignes de logement » pour une période allant de juillet 2013 à février 2018.
L'ancien médecin avait transformé illégalement trois étages de son ancienne clinique en une quarantaine de logements qu'il avait mis en location. Les loyers des appartements étaient compris entre 350 et 857 euros. Selon le tribunal, le propriétaire percevait en moyenne un minimum de 120 000 euros par an de loyer.
« Mise à l'abri des familles »
Parmi les locataires de l'ex-médecin, dix ménages se sont portés partie civile au côté de la mairie de Neuilly-sur-Marne et de l'agence régionale de santé.
Le Dr Boutros devra leur verser entre 1 000 et 4 000 euros d'indemnités et près de 120 000 euros pour la commune de Neuilly-sur-Marne pour les frais de « mise à l'abri des familles », a précisé le parquet.
L'immeuble avait été déclaré inhabitable par les autorités en juillet 2017 et la mairie de Neuilly-sur-Marne avait procédé en août 2018 à l'évacuation des familles encore présentes. Le tribunal a aussi ordonné la confiscation de l'ancienne clinique.
« La décision est satisfaisante, il a été reconnu coupable », a déclaré l'avocate des parties civiles, Anaïs Defosse, à l'issue de l'audience. « La juridiction a pris en compte les préjudices sur les mineurs dont certains ont été hospitalisés », a-t-elle ajouté. Quant à l'avocat de la défense, Olivier Baulac, « la condamnation est disproportionnée. Il a été jugé comme un marchand de sommeil alors que ce n'est pas le cas. Mon client se donne le droit de faire appel ».
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes