« Six heures d'attente et encore, j'ai eu de la chance »: après une nuit passée incognito sur un brancard aux urgences de Douai (Nord) le 28 juin dernier, le député PCF Alain Bruneel dénonce lundi une situation dramatique, appelant Agnès Buzyn à faire cette expérience, « sans caméra ni collaborateur ».
Interviewé sur France 2 le 3 juillet, il argumente : « Il y a un an, j'étais venu dans cet établissement mais avec mon costume de député. Cela ne s'était pas du tout passé comme ça. Et en fait on m'a caché la réalité. » Les personnels en grève lui ont alors expliqué que les brancards avaient été dissimulés, que le service avait été rafraîchi d'un coup de peinture. Le député avait alors promis qu'il reviendrait mais incognito.
L'élu souhaitait constater la réalité et « suivre le parcours d’un patient +lambda+ », mais sans prévenir la direction de l'hôpital au préalable, a-t-il expliqué à l'AFP. Vendredi soir, il s'est donc rendu aux urgences de Douai, « en simulant des maux de ventre ».
« A 21H30, lorsque je suis arrivé devant l'une des deux infirmières régulatrices », chargées de « juger de l'état de gravité » des patients et de les orienter, « plus de 200 personnes, dont 59 enfants, étaient déjà passées dans la journée », a-t-il raconté.
« On a pris ma tension, ma température, j'ai passé un électro-cardiogramme » puis « on m'a indiqué qu'il y avait 3h20 d'attente - hors urgences vitales- avant d'être ausculté par un médecin. Et j'ai finalement attendu six heures. ».
Ce dernier raconte avoir visité plus de 50 établissements de santé, hôpitaux et Ehpad depuis début 2018. Il dénonce l'hôpital pris dans une logique de gestion d'entreprise. Concernant les agressions à l'hôpital, le député plaide la souffrance des patients qui deviennent agressifs.
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