Editorial

Trois chantiers

Publié le 27/10/2017

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Jean Paillard

C’est Marisol Touraine qui doit être déçue... En deux temps trois mouvements, son successeur a prestement mis entre parenthèses le dossier que l’ex-ministre n’a cessé de pousser et qui avait empoisonné comme jamais les relations entre libéraux de santé et pouvoirs publics. S’il n’est pas officiellement enterré, le tiers payant généralisé attendra donc des jours meilleurs pour s’imposer. « Difficultés techniques », objecte l’IGAS… qui a fort opportunément pondu son rapport la semaine même où arrive à l’Assemblée un PLFSS plutôt exigeant en matière d’économies de santé…

Au revoir le TPG… et bonjour la recertification ! Car dans le même temps, Agnès Buzyn a repris à son compte l’idée lancée par l’Ordre au début de l’année. Pour la plus grande satisfaction de son président, le généraliste Patrick Bouet ! Si l’on en croit les commentaires sur notre site internet, le concept génère toujours bien des inquiétudes dans les cabinets. Et pourtant, surprise ! Alors que la plupart de vos représentants se montraient suspicieux sur ce dossier il y a quelques mois, ils semblent presque tous s’en accommoder désormais. A condition, disent-ils, que le corps médical garde la main sur le dossier…

La magie Buzyn, c’est peut-être ça, après tout… Car l’accueil réservé par les mêmes au plan désert médical pourrait bien laisser penser que la confiance est de retour. Il y a sur ce terrain aussi du grain à moudre, alors que la crise démographique augure de véritables bouleversements organisationnels pour la profession. Au-delà des nouveaux moyens dégagés, la ministre vise la valorisation des initiatives de terrain. Signifiant ainsi aux médecins libéraux que le dialogue reprenait. Bien joué ! Et c’est une nouvelle fois la preuve que la médecine générale est un monde en mouvement perpétuel...

C’est dans ce nouveau contexte que l’auteur de cet édito tire cette semaine sa révérence... Petit-fils et fils de médecin généraliste, j’ai été, à ma modeste place, ravi d’être à vos côtés un observateur engagé des évolutions d’une discipline que j’ai toujours considérée comme le plus beau métier du monde. Ce journal continuera, j’en suis sûr, à vous offrir ce qu’il a de meilleur : sa proximité et son soutien. Et il y a aura visiblement matière à dire et à écrire dans les mois qui viennent…