TPG : à la veille de la nouvelle étape du 1er janvier, les syndicats de médecins mobilisent... et la Sécu aussi !

Publié le 30/12/2016
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Le bras de fer entre la profession et les autorités se poursuit sur la généralisation du tiers payant. Alors que dès le 1er janvier, le TPG devient un droit pour les patients pris en charge à 100 % et en principe une possibilité pour tous les autres, avant de devenir un droit pour tous les assurés  le 30 novembre prochain, les syndicats, par l'intermédiaire d'affiches ou via les réseaux sociaux, rappellent en cette fin d'année leur détermination à s'opposer à cette obligation.

 

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Dès le début de la semaine dernière, la campagne contre le TPG a repris de l'ampleur sur les réseaux sociaux, avec la diffusion d'affiches contre le dispositif. La CSMF a donné le ton avec deux affiches mettant en scène deux médecins pris dans l'engrenage du TPG. "Madame la ministre s’apprête à subir un nouvel échec politique et populaire, puisque les médecins libéraux n’appliqueront pas le tiers payant généralisé pour tous les patients en ALD, mais seulement le tiers payant social lorsqu’ils le jugeront utile", affirme sur son site son président Jean-Paul Ortiz.

L'UFML de Jérôme Marty, a elle aussi dévoilé son affiche, ajoutant qu'un module en ligne serait mis en place dès le 1er janvier afin que les médecins poursuivis par l'administration puissent ainsi signaler tout problème. Les autres syndicats se préparent eux aussi à l'offensive. "Des affiches seront diffusées début janvier, précise le nouveau président du SML Philippe Vermesch. Nous engageons les médecins à ne pas pratiquer le tiers payant, qui entraîne du temps de travail supplémentaire pour le praticien, qui ne sera pas rémunéré". Même son de cloche à la FMF : "On continue comme avant, en préconisant seulement le tiers payant social, rappelle Jean-Paul Hamon. Maintenant, nous n'avons qu'une hâte, c'est que l'échéance présidentielle arrive". Des affiches ont également été diffusées par le syndicat.

Enfin, chez MG France, Claude Leicher estime que les derniers chiffres dévoilés par le ministère sur la pratique du tiers payant par les médecins de ville "montrent bien qu'il ne sert à rien de le rendre obligatoire" et qu'il faut laisser au praticien "décider de le faire ou pas" et "continuer de le pratiquer pour les patients qui le demandent parce qu'ils en ont besoin financièrement". 

 

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La cnamts met les grands moyens pour réussir le tournant du 1er janvier

De son côté, la cnamts fait aussi état d'une "progression continue" du tiers payant. Selon ses statistiques, à fin octobre 2016,  toutes  professions  confondues, 96,8% des  dépenses  prises  en charge  à 100%  au titre d’une ALD et 86,6% de celles prises en charge à 100% au titre de la maternité  ont été facturées  en  tiers  payant  et  réglées  directement  aux  professionnels  de  santé  par  les  régimes d’assurance maladie obligatoire.  "Ces pratiques ont notamment progressé de manière significative chez  les médecins généralistes et les  chirurgiens-dentistes", insiste-t-elle, avançant que "le  taux  de  facturation  en  tiers  payant  des  médecins  généralistes  a  ainsi évolué de 66% à 73,7% (soit + 7,7 points) entre le premier trimestre 2016 et le 30 octobre 2016 pour les patients en ALD et de 55,8% à 64,5% (soit + 8,7 points) pour les femmes enceintes."

En direction en particulier de ces derniers, la cnamts cherche à rassurer sur la nouvelle étape d'extension du tiers payant. Et d'insister sur les  garanties  en  matière  de  paiement.  Ainsi, les  rejets  liés  aux  parcours  de  soins  seront  supprimés  pour l’ensemble  des patients, principal  motif  de  rejet  pour  les  médecins  (33%):  " Sa  suppression  devrait  contribuer  à  réduire considérablement le nombre de rejets de factures en tiers payant," avance la cnamts. Et la caisse  de rappeler aussi l'existence de ses pools de conseillers  spécialisés pour  répondre aux  questions  et  réclamations  des médecins  : "A compter du 2 janvier 2017, ils seront joignables par email à l’adresse medecins@cesi.ameli.fr et via un  nouveau  numéro  unique,  accessible  du  lundi  au  vendredi,  de  8h  à  17h  et  jusqu’à  20h  les mercredis et jeudis : 09 72 72 72 50.

Enfin, la Sécu met le paquet sur  l'amélioration du logiciel métier des professionnels de  santé pour la facturation en tiers payant.  Une  évolution des  logiciels  métiers  est  engagée  par  les  éditeurs  depuis plusieurs mois, rappelle-t-elle avec notamment une fonction visant à générer de manière automatique une facture en tiers payant pour des soins pris en charge à 100  % au titre d’une ALD ou de la maternité. "A fin octobre, 64  % des  professionnels  de santé  disposaient  d’un  logiciel  proposant  cette  nouvelle fonctionnalité, sous  réserve d’avoir réalisé les dernières mises à jour," souligne-t-on à la cnamts, qui se félicite aussi du service ADRi 1 qui  permet  à chaque  professionnel de santé de réaliser ses feuilles de soins électroniques  en prenant en compte la situation de droits  de ses patients.  "Aujourd’hui, 16 éditeurs de logiciels disposent d’une offre logicielle intégrant ce  service (...) 75 % d’entre eux devraient être en mesure de proposer ce service au cours du premier trimestre 2017."


Source : lequotidiendumedecin.fr