Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) consacre la dernière édition de sa revue trimestrielle Actualité et dossier en santé publique à la télémédecine. L’occasion pour l'institution de faire le bilan des initiatives et politiques menées à ce jour et d’envisager le futur de la télémédecine.
La France fut l’un des pays pionniers dans le secteur. Pourtant, « la télémédecine n’est exercée dans notre pays que par un nombre restreint de praticiens », regrette le HCSP.
L’échec de la stratégie nationale de télémédecine
Pour les Drs Pierre Simon et Pascale Gayrard*, auteurs de cet édito, la loi HPST de 2009 n’a pas suffi à « généraliser l’exercice de la médecine à distance ». Ils déplorent aussi que la stratégie nationale de télémédecine, lancée en 2011 pour une durée de cinq ans n’ait pas fonctionné, citant comme principales raisons de cet échec « le retard de financement des pratiques et l’absence de formation et d’accompagnement des professionnels de santé ».
Du mieux
Les Drs Simon et Gayrard tirent trois leçons de ce constat : « la volonté politique de développer la télémédecine est insuffisante pour qu’une stratégie nationale réussisse », « la télémédecine doit avoir un mode de financement clair et assuré pour que les soignants et les établissements de santé l’intègrent dans leurs pratiques » et « il est nécessaire de former les professionnels de santé à la télémédecine, notamment pour qu’ils soient à même d’inventer des pratiques et organisations appropriées au service des patients ».
Et les auteurs de se réjouir de la stratégie nationale de santé d’Agnès Buzyn. « Elle donne une nouvelle impulsion au développement de la télémédecine. Les pouvoirs publics pensent que la télémédecine peut améliorer l’accès aux soins dans les zones où l’offre de consultation est très insuffisante. (…) Le moment est venu pour que les différents acteurs (…) participent à l’essor des pratiques de télémédecine au bénéfice de l’accès aux soins, de la coopération entre professionnels et de l’autonomie du patient », écrivent-ils.
* Pierre Simon est néphrologue, juriste de la santé, et ancien président de la Société française de télémédecine.
Pascale Gayrard est médecin de santé publique, fondatrice de la maison d’édition spécialisée Le Coudrier
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