Le président de la Fédération Hospitalière de France (FHF) Frédéric Valletoux dit "comprendre les craintes des médecins" sur la généralisation du tiers payant, dans une interview parue jeudi dans l'Opinion. "A titre personnel, il ne me semble pas sain de déconnecter le coût d'un service de la réalité de ce service", déclare Frédéric Valletoux. Pour la ministre de la santé, Marisol Touraine, l’extension du tiers payant à la médecine de ville permettrait ainsi de désengorger les services d'urgences. "La gratuité est citée comme cinquième motif de recours aux urgences", derrière la garantie d'être hospitalisé en cas de besoin ou la possibilité d'effectuer des examens complémentaires, rappelle pour sa part Frédéric Valletoux, citant une étude FHF-TNS Sofres publiée en 2013.
Selon lui, "on agite donc un sujet plutôt secondaire sans en traiter d'autres, fondamentaux" comme les déserts médicaux, qualifiant le projet de loi "de texte bavard qui n'amorce pas de réforme structurante du système de santé". "On est passé en un an et demi de la présentation d'une stratégie nationale de santé ambitieuse, cohérente et suscitant une large adhésion, à une déception et une tension jamais vue trois mois avant l'arrivée d'un texte au parlement", a-t-il regretté.
Ce n’est pas la première fois que le président de la FHF, par ailleurs maire UDI de Fontainebleau, s’en prend au gouvernement ou à sa ministre de la santé sur la politique hospitalière, par exemple, mais aussi sur des sujets aussi divers que les 35 heures ou la suppression du délai de carrence pour les IJ. En revanche, sur l’extension du tiers payant, ses critiques sont assez nouvelles : il y a 18 mois la FHF s’était montrée au contraire favorable à l’extension du dispositif en ville.
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