Pas de liste au Père Noël mais des attentes fortes vis-à-vis des nouveaux locataires de Ségur. Nommés le 23 décembre au soir, Catherine Vautrin à la tête d’un super-ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles et Yannick Neuder, ministre délégué à la Santé et à l’Accès aux soins, sont très attendus par les acteurs du secteur, lesquels se félicitent de ces têtes connues, pour apporter un peu de stabilité.
« J'espère rester un peu plus longtemps, pas pour moi, mais pour la stabilité qu'impose ce ministère », a ainsi souligné le Dr Yannick Neuder lors de la passation de pouvoir ce matin à Ségur, auprès de la Dr Geneviève Darrieussecq, qui ne sera finalement restée que quelques mois.
Une stabilité appelée de leurs vœux par les acteurs de la santé aussi. Présidente de MG France, la Dr Agnès Giannotti le martèle : « Nous avons besoin de continuité ». Le retour de Catherine Vautrin, « qui est quelqu’un d’attentif et avec qui nous avons très bien travaillé », alors qu’elle occupait un poste similaire dans le gouvernement Attal semble de bon augure, tout comme l’arrivée de Yannick Neuder, avec qui « nous avons beaucoup échangé en tant que député ». Le président de la FHP, Lamine Gharbi, résume : « nous sommes en terrain connu ».
Pour l'heure, Yannick Neuder a fait de la situation dramatique de Mayotte, après le passage du cyclone Chido : sa « priorité absolue ». Le ministre délégué a annoncé qu'il s’y rendrait « dans les jours qui viennent ».
Objectif PLFSS
Les dossiers qui attendent les ministres sont nombreux. À commencer par le budget de la Sécu. Celui qui était rapporteur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) l’a assuré ce matin : « Ce budget est attendu par tous, il doit donner des moyens et de la visibilité ».
Dans un communiqué, la FHF souligne : « il est indispensable que l’exécutif mette tout en œuvre pour parvenir à l’adoption rapide du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Nos établissements ont un besoin urgent de visibilité budgétaire pour continuer à remplir leur mission de service public, notamment en prévision de la campagne budgétaire 2025 ».
Et le secteur se montrera vigilant aux mesures qui seront portées. La possibilité d’une hausse du ticket modérateur sur les consultations et les médicaments qui avait été évoquée en parallèle des débats sur le PLFSS inquiète ainsi la Dr Giannotti : « On ne connaît pas leur position sur ce sujet ». De son côté, la CSMF affirme dans un communiqué qu’elle s’opposera « avec force à tout nouveau coup de rabot. La solution se trouve dans la reconnaissance de la pertinence dans un accord gagnant-gagnant ».
Une loi de programmation pluriannuelle ?
En attendant une loi de programmation pluriannuelle en santé ? Le président de la FHP souligne, en effet, que le nouveau ministre en était un fervent défenseur, ce qui donnerait « plus de lisibilité et de transparence pour le secteur » pour Lamine Gharbi, qui rappelle les revendications de la fédération hospitalière sur la sanctuarisation des engagements obtenus au printemps.
De la crise de l’hôpital à la désertification médicale, en passant par les violences contre les professionnels de santé… Les acteurs du secteur affichent leur volonté de travailler avec le nouveau binôme pour faire avancer les dossiers. « Madame la Ministre, Monsieur le Ministre délégué, votre tâche est immense. Vous trouverez avec la CSMF un partenaire exigeant mais responsable sur ces grands chantiers qui ne peuvent plus attendre », affirme ainsi la CSMF.
Même volontarisme du côté de l’UFML-S, dont le président Dr Jérôme Marty rappelle dans une vidéo : « La situation de notre système sanitaire est catastrophique, avec des hôpitaux publics en grande souffrance, des cliniques privées qui vont mal et une médecine de ville qui fait plus que s’étioler avec un exercice de plus en plus difficile ». Dans son discours de passation, Yannick Neuder a toutefois évité les sujets sensibles, mettant l'accent sur des points consensuels : prévention, santé mentale, formation des soignants…
Avec AFP
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