Alors que la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes est célébrée ce jeudi 25 novembre, SOS Médecins a inauguré mardi 23 novembre un centre d'accueil pour les femmes victimes de violences.
Ce centre de consultation, ouvert à titre expérimental pour une durée de deux ans, doit faire l'objet d'une évaluation tous les six mois. Son objectif ? « Libérer la parole des victimes pour les accompagner au mieux et leur proposer une prise en charge globale ».
Orientation, repérage et prise en charge par les médecins
Concrètement, « les femmes victimes de violences pourront prendre rendez-vous par téléphone ou se présenter à l'accueil du centre de consultation SOS », a expliqué le Dr Serge Smadja, président de SOS médecins, lors de son intervention.
Selon lui, « les médecins libéraux peuvent apporter une certaine proximité aux victimes, bien différente de l'hôpital ».
Devant son auditoire, le médecin a détaillé le fonctionnement du centre : « les équipes proposeront aux victimes un accueil et une consultation puis pourront être orientés vers les acteurs de la prise en charge, avec entre autres, un système de prise de rendez-vous pour la victime, avec son consentement. »
Présente au moment de l'inauguration mardi, Élisabeth Moreno, ministre en charge de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a fait le triste décompte du nombre de femmes tuées sous les coups de leur conjoint. Elles étaient 102 en 2020, un chiffre déjà égalé à ce jour, selon la ministre.
Elle a par ailleurs rappellé le rôle essentiel des professionnels de santé dans la lutte contre ce fléau : « bien souvent, les professionnels de santé ne voient pas le nombre de vies qu'ils sauvent. Car malheureusement, nous entendons davantage parler des vies que nous n'avons pas pu sauver. Pourtant, les professionnels de santé et notamment les médecins sont les premières personnes vers qui les victimes se tournent. Ce qu'ils font est éminément précieux ».
Avant d'ajouter : « Cette nouvelle structure, comme celles qui existent déjà, va permettre d'accompagner les femmes dans leur globalité. Les soigner physiquement mais aussi psychologiquement ».
Faciliter le dépôt de plaintes des victimes
Pour faciliter le dépôt de plaintes des victimes, les équipes de SOS médecins « alerteront la direction de la sécurité publique qui enverra si besoin un officier de police judiciaire pour le recueil de la plainte », a expliqué le Dr Serge Smadja.
Marlène Schiappa, ministre chargée de la Citoyenneté, également présente au moment de l'inuaguration, a, elle, rappelé l'importance pour les victimes de pouvoir porter plainte « hors les murs » : « ce nouveau partenariat avec SOS médecins rend possible la plainte hors les murs. Les femmes doivent pouvoir porter plainte partout où cela est possible, dans des cabinets d'avocats, dans les mairies ou dans ce types de structures ».
Des structures qui se développent progressivement ces dernières années... Depuis 2016, la Maison des femmes à Saint-Denis offre aux victimes une prise en charge globale. En 2019, un centre identique à celui inauguré mardi a ouvert à Tours sous l'impulsion de SOS médecins.
Castex annonce de nouvelles mesures
Dans le même temps, Jean Castex a annoncé, ce jeudi 25 novembre, de nouvelles mesures « afin de renforcer la protection des victimes et la lutte contre les violences ».
Selon une déclaration de Matignon cité par l'AFP, « 1 000 nouvelles places d'hébergement seront ouvertes en 2022, avec un financement équivalent à celui prévu en 2021 afin de permettre un accompagnement de qualité. (...) En tout 9 000 places seront dédiées à l’accueil des femmes victimes de violences fin 2022 ».
Toujours selon cette même source, « 5 000 téléphones « grave danger » seront rendus disponibles en 2022 ». Matignon a également annoncé le lancement d'une « semaine de l'égalité entre les filles et les garçons (...) dès l'année prochaine à l'école pendant la semaine du 8 mars ».
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