La guerre des mots et des chiffres a toujours cours entre le ministère de la Santé et les syndicats sur le tiers payant. Et à l’aube de nouvelles étapes vers sa généralisation elle n’est pas près de s’éteindre. Alors que la CSMF vient de lancer de nouvelles affiches pour expliquer aux patients le boycott du tiers payant, le ministère publie de nouveaux chiffres qui entendent au contraire montrer la progression du TPG et questionne le réel suivi du boycott. La pratique du tiers payant pour les femmes enceintes et patients en ALD aurait en effet augmenté de manière "particulièrement significative" selon un document du ministère de la Santé et notamment en direction des patients à 100% pour lesquels la dispense d'avance de frais est possible depuis le 1er juillet dernier.
Selon cette estimation, en octobre 2016, le tiers payant était appliqué par les médecins généralistes dans 73,7% des cas de patients en ALD, au régime général, contre 66% au premier trimestre. L’augmentation est un peu moins importante chez les spécialistes mais ils étaient, semble-t-il, déjà plus nombreux à le pratiquer (de 76,9% à 78,7%). Pour les femmes enceintes, le taux d'application était de 64,5% en octobre (contre 55,8% au premier trimestre) et 45% chez les spécialistes (contre 39,3%).
Pour les autres professions, le niveau de tiers payant serait très élevé. Les kinés le pratiqueraient dans 98,8% des cas pour les soins aux patients en ALD, les infirmiers à 99,9% et les laboratoires à 100%. Pour le risque maternité, les kinés l'appliqueraient dans 83,2% des cas, les infirmiers à 98,7% et les laboratoires dans 99,9% des situations.
Concernant ces deux catégories de population (femmes enceintes et en ALD), qui sont pris à charge à 100% par l’assurance maladie, si la loi de santé incite déjà les médecins à pratiquer le tiers payant depuis le 1er juillet, au 1er janvier ils n’auront en théorie plus le choix de le refuser. Enfin, pour le reste de la population, les médecins pourront le pratiquer s'ils le veuillent dès janvier, mais il faudra attendre novembre 2017 pour que le tiers payant, sur la part obligatoire, devienne un droit pour l'assuré.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes