Dans le cadre du Ségur de la santé, le ministre de la Santé Olivier Véran a proposé lundi aux syndicats une enveloppe de 300 millions d'euros pour revaloriser les salaires des médecins hospitaliers, a appris l’AFP de sources syndicales. Dans un tweet publié lundi, l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI) indique quant à elle que 150 millions d’euros ont été proposés par le ministre pour revaloriser les internes, et 50 millions pour les externes.
Gardes et salaires revalorisés
Selon des sources concordantes, les 300 millions proposés par Olivier Véran pour l’hôpital comprendraient des hausses de salaires ciblées sur le début et la fin de carrière des praticiens hospitaliers, ainsi qu'une revalorisation de plusieurs primes (engagement de service public exclusif, garde des week-ends et jours fériés). Le temps de travail additionnel (heures supplémentaires des praticiens hospitaliers) serait lui aussi revalorisé. Pour réduire la place de l'intérim, une prime territoriale renforcée serait enfin accordée aux praticiens faisant des remplacements dans un même groupement hospitalier.
Selon nos confrères du « Quotidien du médecin », les internes verraient de leur côté leur rémunération de base augmenter de 5 à 10 % dès septembre (+ 10 % pour les internes en première ou deuxième année, + 5 % pour les autres). Le gain serait de 139 euros brut par mois en première année, de 154 la seconde, puis de 107 de la 3e à la 5e année. Les indemnités forfaitaires de garde passeraient par ailleurs de 119 à 130 euros en semaine et de 130 à 140 euros le week-end.
« Une douche glaciale »
Des propositions très décevantes dans un cas comme dans l’autre. Les syndicats de praticiens hospitaliers réclamaient en effet sept milliards d’euros, tandis que l’ISNI demandait une revalorisation de « 300 euros net mensuels pour toutes et tous ».
« On nous a annoncé ça comme une grande avancée sociale. Mais nous, on est stupéfaits : ce n'est pas une douche froide, c'est une douche glaciale », a réagi auprès de l'AFP Jean-François Cibien, vice-président d'Action praticiens hôpital (APH). « L'hôpital public a un gros problème d'attractivité et n'arrive pas à retenir les jeunes. Si on ne fait rien, le taux de fuite va devenir énorme, et on n'y arrivera pas », a-t-il prévenu. Pour un autre responsable syndical, le montant proposé est « nul » au regard des « 100 000 médecins, pharmaciens, odontologistes » concernés. « C'est inadmissible », s'emporte un troisième, qui compte sur une « prochaine réunion jeudi matin » avec le ministre pour corriger le tir.
« 1 530 euros brut pour payer le médecin sur qui la vie des patients repose. Nous avons démontré à Olivier Véran notre déception face aux espoirs générés par le Ségur », a quant à elle tweeté l’ISNI lundi soir.
(Avec AFP)
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes