Après six semaines de concertation, le Ségur de la Santé se terminera ce vendredi après-midi par une dernière réunion de son instance de pilotage. Une synthèse des différents ateliers sera présentée aux participants, avant d’être transmise la semaine prochaine au président de la République. Celui-ci devrait ensuite rendre ses arbitrages avant la mi-juillet.
Après avoir été critiqué pour son manque de clarté, notamment quant aux moyens financiers qui seront consacrés aux mesures qui découleront de ce Ségur, le gouvernement a dévoilé le montant des enveloppes dédiées à la revalorisation des personnels hospitaliers non médicaux (6 milliards d’euros) ainsi que pour les praticiens hospitaliers (300 millions + 200 millions pour internes et externes).
Les médecins libéraux, qui déplorent l’orientation très majoritairement hospitalière de cette concertation — malgré la promesse faite d’intégrer la médecine de ville — ne connaissent en revanche toujours pas l’enveloppe qui leur sera consacrée. À deux jours de la clôture du Ségur, la CSMF et MG France ont donc rappelé leurs exigences.
Pas d’enveloppe précise pour la ville
Le président de la CSMF, le Dr Jean-Paul Ortiz, était ainsi reçu ce mercredi matin par le ministre de la Santé, Olivier Véran. L’occasion pour lui de plaider pour le développement de l’exercice mixte, l’élargissement de la télémédecine, la valorisation de la prise en charge des soins non programmées ou encore l’augmentation du tarif de la visite à domicile… « J’ai dit au ministre que le Ségur ne pouvait pas être centré uniquement sur hôpital, que les moyens mis sur l’hôpital étaient certes légitimes et justifiés, mais qu’il ne fallait pas ignorer et oublier les médecins de ville, qui ont largement participé à la lutte contre le Covid », a confié le néphrologue au Généraliste. Le patron de la CSMF indique ne pas avoir réclamé de somme précise pour la médecine libérale. « On comprendrait mal que les revalorisations restructurantes que nous réclamons, qui permettraient une réorganisation de la ville, ne soient pas au minimum à la même hauteur que les 500 millions proposés pour les praticiens hospitaliers et les étudiants en médecine », prévient-il néanmoins.
Selon Jean-Paul Ortiz, Olivier Véran est « très intéressé » par le développement de l’exercice mixte. Le président de la CSMF estime donc que le Ségur pourrait déboucher sur des avancés sur ce sujet. De même, des avancées concernant la télémédecine et la valorisation des soins non programmés semblent envisageables selon le Dr Ortiz.
Les « lignes rouges » de MG France
« Si le Ségur de la santé pouvait donner le signal d’une réorientation des investissements vers la médecine de ville, le grand débat qu’il a occasionné n’aurait pas été vain », estime de son côté MG France, dans un communiqué publié ce mercredi. Et le syndicat de rappeler ses « lignes rouges » : répartition claire des rôles entre ville et hôpital, maintien de la distinction entre Ondam de ville et hospitalier, rémunération à l’acte, respect du parcours de soins… « MG France regardera avec une grande attention les conclusions du Ségur », prévient le syndicat. Lesquelles devraient donner lieu à l'ouverture d'une négociation conventionnelle à la rentrée.
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