Si le gouvernement a communiqué aux syndicats le montant des enveloppes prévues pour revaloriser les personnels (7,5 milliards d'euros) et praticiens hospitaliers (600 millions d'euros) pendant le Ségur de la Santé, les syndicats de médecins libéraux ne se sont en revanche vus communiquer aucune enveloppe précise pour les mesures les concernant. « On a parlé que de l'hôpital pendant ce Ségur », souligne ainsi le Dr Philippe Vermesch, président du SML.
Alors que le Ségur doit se clôturer vendredi midi par une ultime réunion du Comité Ségur national, le SML demande dans un communiqué publié jeudi que « le Premier ministre discute avec les syndicats représentatifs de la médecine de ville (...) de l’investissement qu’il compte mettre sur la table pour revaloriser les actes médicaux » avant la séance de clôture. Le syndicat, qui milite pour « le relèvement de l’acte médical de base à 45 € », « l’instauration d’un acte de coordination entre les professionnels de santé » ainsi que pour la généralisation du 116 117, estime qu'un investissement d'au moins 4 milliards d’euros est « nécessaire pour moderniser la médecine libérale ». Ce montant de 4 milliards équivaut à celui économisé par la Sécu pour les soins de ville en 2020, du fait du ralentissement de l'activité pendant la crise sanitaire, selon un rapport de la commission des comptes paru mi-juin.
Pour le Dr Vermesch, un rééquilibrage des investissements entre l'hôpital et la ville est indispensable. « Augmenter les salaires à l'hôpital, c'est très bien. Mais ça ne va pas changer le problème : c'est l'organisation de l'hôpital qu'il faut modifier. Il faut changer de paradigme et donner des moyens à la médecine de ville », estime-t-il. Le SML appelle donc Jean Castex à « en finir avec les logiques comptables perdantes en matière de santé pour répondre aux besoins de nos concitoyens ».
Une augmentation en deux temps pour les personnels hospitaliers
Par ailleurs, à l'issue d'une ultime séance de négociation dans la nuit de mercredi à jeudi avec les syndicats, le ministre de la Santé Olivier Véran a proposé un projet d'accord prévoyant une augmentation de salaire de 180 euros net mensuels au moins pour les personnels hospitaliers. Selon des sources concordantes, l'ensemble des salariés paramédicaux et non médicaux (techniciens, brancardiers…) des hôpitaux et des Ehpad publics sont concernés, à l'exception des médecins, qui font l'objet de négociations séparées.
Cette hausse de salaire dite « socle » interviendra en deux temps : une première revalorisation de 90 euros net en septembre et une seconde, de 90 euros net également, qui entrera en vigueur en mars 2021, a précisé l'une de ces sources. La version définitive du protocole d'accord devait être envoyée ce jeudi aux syndicats. Elle prévoit également une refonte des grilles, c'est-à-dire des salaires prévus selon le déroulé des carrières, pour certains métiers soignants et médico-techniques ainsi que 15 000 embauches dans les établissements publics.
Le projet d'accord, qui prévoit par ailleurs une hausse future de certaines primes, notamment pour les dimanches et jours fériés, s'inscrit dans une enveloppe globale de 7,5 milliards d'euros, comme annoncé mardi par le Premier ministre Jean Castex. Les syndicats, qui réclamaient initialement une hausse mensuelle de 300 euros net pour l'ensemble des personnels du secteur public, doivent se prononcer d'ici lundi sur cet accord. Emmanuel Macron, devrait dans la foulée annoncer le résultat du Ségur mardi 14 juillet.
Si une issue semble donc se dessiner pour les personnels, les choses paraissent en revanche compromises pour les médecins hospitaliers. Aucun projet d'accord n'a en effet été présenté à ce stade, les discussions menées mercredi avec les syndicats de praticiens hospitaliers étant restées bloquées faute d'avancée sur l'enveloppe promise par le gouvernement. Pour rappel, Olivier Véran avait mis 600 millions d'euros sur la table pour leurs rémunérations la semaine passée.
(Avec AFP)
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