Adoptée... mais vouée à l’échec. Tel est le sort de la réforme du système de sécurité sociale des étudiants, votée hier soir par le Sénat. Soutenue par la majorité de droite contre l’avis du gouvernement, cette proposition de loi UMP n’a en effet que peu de chance de prospérer à l’Assemblée nationale. L es mutuelles étudiantes -la LMDE et le réseau de mutuelles régionales EmeVia- peuvent donc dire ouf.
Pour Catherine Procaccia, sénatrice du Val-de-Marne à l’origine du texte, l’idée est simple : « tous les jeunes qui deviennent étudiants resteront affiliés au régime dont ils relevaient auparavant, à titre d’affiliés à part entière, moyennant le paiement d’une cotisation forfaitaire ». Autrement dit, « plus de mutation inter-régimes, de dossiers perdus, de nouvelle déclaration de médecin traitant» affirme-t-elle. Avec, à la clé, une économie de 69 millions d’euros, selon la Cour des comptes. Selon Jérôme Durain, sénateur PS de Saône-et-Loire, « c’est jeter le bébé, le régime étudiant de sécurité sociale, avec l’eau du bain, les mutuelles et les problèmes qu’elles traversent ». Pour assurer la pérennité du système, lui plaide pour un double adossement, à l’assurance maladie pour le régime obligatoire, aux mutuelles pour le régime complémentaire. Quant à Geneviève Fioraso, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur, elle considère tout bonnement que la proposition UMP « intervient à contretemps alors que nous pouvons avancer de manière pragmatique et progressive ». Et qu’elle « ferait basculer 1,7 millions d’étudiants dans l’inconnu ».
Ce n’est pas la première fois que des parlementaires tentent de mettre de l’ordre dans le secteur. Les mutuelles étudiantes qui remboursent les dépenses de soins d'un peu plus d'1,7 million d'étudiants et ont perçu à ce titre 93 millions d'euros de l'Etat en 2013 ont plutôt mauvaise réputation. Un récent rapport de la Cour des Comptes les désignait comme chère et mal géré et sur le terrain, nombre sont les étudiants qui se plaignent du nouveau médiocre de service de ces organismes.
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