La huitième agression en quatre mois aux SAU de l'hôpital Saint Antoine a mis le feu aux poudres. Lancée le 18 avril, la mobilisation des grévistes dans les services d'urgence de l'AP-HP s'étend depuis aujourd'hui à l'ensemble des hôpitaux. L'ensemble des syndicats présents appellent à la grève jusqu'au samedi 20 avril. Quant aux SAU, ils ont lancé le mouvement lundi dernier pour une durée illimitée. Tous dénoncent les manques d'effectifs et les agressions physiques.
Selon la direction de l'AP-HP, 253 grévistes ont été recensés en dehors de l’Hôpital Cochin le 18 avril. Et d'ajouter : « Le taux global de participation (grévistes absents) est de 2,5% et le taux global de mobilisation (grévistes absents et assignés) est de 30,45%. Les dispositions nécessaires ont été prises au sein de chaque service d’accueil des urgences de l’AP-HP afin de garantir la continuité du service public hospitalier et d’assurer l’accueil et la prise en charge des patients. »
Les revendications des deux principaux syndicats initiateurs de la grève, Sud Santé et la CGT, portaient sur le salaire (300 euros d'augmentation) et sur les effectifs. Alors que la direction a accordé dès le début du mouvement 45 postes pour les SAU adultes et 16 pour les SAU pédiatriques en prenant en compte la hausse de l'activité de 3,4 % sur une année, les syndicats réclamaient 700 postes (conformément à ce qu'exigerait l'application du référentiel Samu-Urgences de France). En ce sens, la direction semble avoir entendu en partie les revendications des syndicats. Cependant, elle n'accorde pas de postes de façon rétroactive hormis l'année passée. Elle ne le fera que proportionnellement à l'activité, « afin que la hausse d'activités ne pèse plus sur les conditions de travail, ni sur la qualité des prises en charge ». Surtout elle s'engage à ce que les effectifs des SAU soient désormais normés, ce qui va contribuer à « créer plusieurs dizaines de créations d'emplois ».
Pour Sud Santé, « le gel des effectifs d'une part et l'augmentation de l'activité d'autre part ne peuvent se compenser sur la seule dernière année ». Ce syndicat revendique 10 SAU en grève localement sur 25, « ce qui permet aux équipes de négocier sur leurs problématiques locales ».
A la CGT qui dénonçait « l'annualisation générale qui fragilise le statut des fonctionnaires en embauchant uniquement des CDD, ce qui précarise les nouveaux embauchés », la direction a décidé la mise en stage systèmatique des agents exerçant sur des postes permanents pour tous les aides soignants et les IDE des SAU s'ils donnent satisfaction. Et a confirmé le remplacement complet des congés maternité pour les IDE ainsi que pout les autres catégories professionnelles exerçant en SAU.
En attendant la fin de la grève, la direction répond sur le volet sécuritaire. confirme que « chaque jour entre 1 et 3 agents de sécurité sont postés dans chaque site ». Et de rappeler l'obligation d'accompagner et de prendre en charge les agents victimes lors des dépôts de plaintes en cas d'agression. Ce reproche de ne pas avoir accompagné des agents victimes d'agressions avait été adressé à la direction par les syndicats. Autre avancée, la prime permettant de reconnaître l'exposition spécifique aux risques des agents exerçant en SAU passe de 5 à 65 euros nets mensuels. Dans le volet rémunération, un forfait spécifique d'heures supplémentaires a été accordé aux aides-soignants et IDE, qui correspond en moyenne à un montant de 250 euros nets, en fonction de l'indice de chacun.
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