Le chantier lancé lors de ses vœux le 30 janvier par le ministre François Braun tient-il de la tour de Babel ou du simple Meccano ? Il concrétise le discours du président Macron tenu à l'hôpital sud francilien le 6 janvier dernier. En s'appuyant sur le modèle social mis en place par des personnalités illustres comme De Gaulle, Laroque, Croizat ou Debré, le ministre le dit d'emblée : « La situation est partout au point de rupture. »
Quelles sont les mesures qui impactent directement les hospitaliers ? D'abord une mission confiée à l'Igas sera chargée très prochainement de trouver des solutions afin de favoriser le partage de la permanence des soins entre établissements de santé privés et publics. François Braun espère de vrais schémas de PDSES. Sur ce sujet, une concertation dès le premier trimestre 2023 sera lancée sur la revalorisation de la permanence des soins avec les acteurs du soin.
Usure, retraite…
Alors que les manifestants ont battu le pavé mardi dernier pour stopper la réforme des retraites, un fonds de prévention de l'usure professionnelle sera mis en place à l'attention des métiers pénibles, dont ici les soignants. Là encore une mission confiée à Sophie Lebré et Rodolphe Soulié* dessinera les arcanes de ce nouveau dispositif.
Qualité de vie
Un autre travail engagé par le ministère a pour objectif (ambitieux) de redonner de la qualité de vie aux soignants et de revitaliser les services hospitaliers. Devraient y contribuer l'Anap, les organisations syndicales, les fédérations… Au final, une véritable boîte à outils sera fournie aux acteurs locaux qui signeront des accords sur l'évolution des organisations. Ces derniers seront eux-mêmes déclinés dans tous les services des établissements.
Gouvernance
Côté gouvernance, le ministère souhaite renforcer le binôme chef de service/cadre de santé et réaffirmer la mise en place de tandems administratifs et médicaux. Ce dispositif sera proposé aux acteurs concernés d'ici fin mars et déployé d'ici fin juin. En ce qui concerne « le deal de formation » mis en avant par l'exécutif, ce dernier compte former 5 000 infirmières en pratique avancée d'ici fin 2024. Il met en avant les « approches par mission et la reconnaissance des pratiques avancées des infirmières spécialisées ».
Fin de la T2A
Enfin, le sortir du tout-T2A annoncé par le président Macron est réaffirmé dans son discours de vœux. Ce nouveau mix financier qui valorisera des objectifs de santé publique sera inscrit dans la prochaine LFSS. Là encore une équipe projet (et non pas une mission) sera « chargée de construire le modèle cible prochainement ». François Braun a donc bien dessiné les multiples fondations de ce vaste chantier. Personne ne sait si cette montagne de projets accouchera d'une vraie montagne…
* Coordonnateur du département RH aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg
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