L’été a ceci de bien qu’il permet de faire le point et de prendre, au calme, loin du tumulte, les décisions qui s’imposent pour l’année à venir. Je partirai bien sûr en congés… mais quand les patients rentreront et que, peut-être, vous lirez ces lignes. Allez, allons-y pour les questions-réponses de l’année à venir !
Question n° 1 un (fondamentale) : je continue ou… j’arrête le métier ?
Il y a quelques années, la réponse était évidente : je n’arrêterai jamais… Ce métier, on l’a tous un peu dans la peau. Pour 2016 je temporiserai lâchement ; en dépit du contexte, je me donne encore un an pour prendre la décision irréversible.
Question n° 2 : vais-je continuer à fond comme d’habitude ?
Bien sûr que non ! Même si je continue ce métier, force est de reconnaître que c’est lui qui me quitte « en douce » ; il faut donc sauver le soldat « moi-même » et lui laisser le temps d’investir d’autres pôles d’intérêt.
Question n° 3 : pour pouvoir s’investir dans autre chose il faut du temps ; comment gagner du temps alors même que la demande ne fait que croître, tant de confrères s’investissent, eux, déjà dans la retraite, pour échapper aux complications du tiers payant et de l’accessibilité formatée ?
À partir de 2016 aucun nouveau patient, passage de mon téléphone professionnel sur liste rouge (j’ai l’autorisation du Conseil de l’Ordre) arrêt des FMC chronophages, suppression des visites devenues inutiles (puisque mon cabinet répond aux normes d’accessibilité, c’est à l’État de permettre aux handicapés d’y accéder par des transports adaptés voire même remboursés).
Question n° 4 : et le problème de l’accessibilité ?
J’ai déjà envoyé le CERFA ad hoc : par principe tout est OK et si on m’ennuie bye-bye tout le monde !
Question n° 5 : et les élections aux URPS ? vais-je voter ? Si oui pour qui ? Parce que c’est important ces élections ! Ce sont elles qui déterminent la représentativité des syndicats et ce sont les syndicats qui, s’ils le voulaient, pourraient mettre un terme à notre déchéance programmée.
Bien sûr, donc je vais voter ! Mais est-ce que je vais voter comme d’habitude, par habitude, comme mes copains, pour l’un ou l’autre des deux bons vieux gros syndicats historiques, ceux-là mêmes qui, depuis 15 ans, se contentent de gérer toutes les compromissions avec une mollesse proportionnelle au montant de leur chèque de représentativité ? Non ! Bien sûr ! Je vais chercher une alternative… D’ailleurs, je me suis toujours méfié des gens qui reçoivent la légion d’honneur : service rendu ? À qui ?
Parlons-en des services rendus ! Depuis 15 ans je suis devenu un tâcheron de l’administration. Je suis le pivot du parcours « médecin traitant » ; en clair, le responsable c’est toujours moi, le bénéficiaire, c’est toujours les autres. Celui qui trime, c’est moi ! Celui qui décide, c’est eux ! Celui qui subit, c’est moi ! Celui qui profite c’est eux !
Depuis 15 ans, c’est vrai que je n’ai pas me plaindre : je gagne tout autant… Mais en consultant un tiers de patients en plus, à mon corps défendant : attractivité de la médecine oblige ! J’ai bien sûr une caisse de retraite dite « autonome » mais deux bons vieux gros syndicats y ont laissé entrer « à l’insu de leur plein gré » un administrateur imposé par l’État et laissé (fait ?) éjecter, sans aucun scrupule, celui que nous avions pourtant été plus de 80 % à élire deux mois auparavant (!). On dira ce qu’on veut, ça, c’est du syndicalisme !
Il faut reconnaître qu’il ne se laissait pas marcher sur les pieds, lui, le père Maudrux ! Ça devait en gêner plus d’un !
Pour finir non ! Je ne voterai pas pour nos deux vieux experts en dépeçage médical, ils ont eu trop longtemps leur chance mais n’ont pas cherché à la saisir, ils crient plus qu’ils n’agissent, tout emberlificotés qu’ils sont dans leurs connivences mesquines. Reste à savoir pour qui voter… l faut désormais y réfléchir sérieusement, nous ne pouvons plus continuer à subir : agissons !
Bonne rentrée à tous, quant à moi… je pars en vacances !
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