« Cette seconde vague de notre Observatoire MNH sur la santé des soignants est glaçante », lâche Gaël Sliman président d'Odoxa. Le bilan de santé établi lors de cette enquête traduit un fossé qui s'accentue entre les professionnels de santé (PS) et les autres français à la fois sur leur état de santé et leurs conditions de travail. Ils sont deux fois plus insatisfaits au travail (46 %) que les autres actifs (23 %). Les deux tiers d'entre eux sont exposés aux risques psychosociaux et à l'agressivité physique de certains patients. Les aides-soignantes sont les plus exposées à ce dernier risque, 84 % déclarent victimes régulières de violences physiques. « Les sources de stress vécues par les soignants sont innombrables », commente Gaël Sliman. Sept sur dix sont souvent confrontés à la souffrance morale et même à la souffrance physique (68 %) de leurs patients. Deux sur trois se plaignent de difficulté à dormir. D'où une consommation de somnifères plus élevée que la moyenne des Français (31 % versus 23 %). Résultat, les trois quarts des PS jugent leur métier fatigant. Ils sont même presque deux fois plus nombreux (30 % versus 17 %) à le juger très fatigant, comparé aux autres Français. Conséquence, la moitié des PS (47 %) a bénéficié d'un arrêt de travail au cours des douze derniers mois d'une durée de 13,6 jours en relation le plus souvent avec un stress professionnel. Ce qui représente environ 30 % de plus que la moyenne nationale (10,1 jours).
Les soignants attendent des changements
Face à cette situation, les soignants n'exigent pas la présence d'un médecin à leurs chevets mais appellent à des changements sur l'organisation de leur travail. Ils demandent également une revalorisation de leur salaire et une refonte de la gouvernance de l'hôpital. Le Conseil national de la refondation (CNR) et les Conférences de parties prenantes entendront-ils cet appel ?
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