Le plan France 2030 lancé en 2021 par Emmanuel Macron poursuit différents objectifs dont celui de faire du pays la première nation européenne innovante et souveraine en santé. Créée en octobre 2021, l’Agence de l’innovation en santé (AIS) doit concrétiser cette volonté et s’est dès lors attelée à récolter l’ensemble des données sur le terrain et à rencontrer l’ensemble des acteurs de l’innovation en santé. À l’issue d’un tour de France, l’équipe a eu accès à un panorama des innovations favorisant l’amélioration de la santé des patients, l’organisation des soins, la pratique des soignants et perfectionnant l’efficience du système de soins. « Cela nous a permis de nous rendre compte du dynamisme des acteurs de terrain, qui tous font un travail extraordinaire », justifie le Dr Lise Alter, directrice générale de l’Agence de l’innovation en santé.
Douze travaux prioritaires
Il ressort de ce tour de France une feuille de route dans laquelle douze travaux prioritaires ont été identifiés. Ils visent à remplir cinq missions : anticiper les besoins pour orienter les politiques publiques ; simplifier le parcours d’une innovation ; accompagner les porteurs de projet ; suivre les financements consacrés à la recherche biomédicale et mettre en place une politique de prévention en santé à travers l’innovation.
L’objectif est d’agir tout au long de la chaîne de valeur, de l’idée à la mise à disposition des patients et des professionnels
Dr Lise Alter
Dans ce contexte, l’agence se voit comme un catalyseur facilitant les connexions entre les différents acteurs de l’innovation en santé. L’objectif est « d’agir tout au long de la chaîne de valeur, de l’idée à la mise à disposition des patients et des professionnels et d’accompagner les porteurs de projets dans le développement de leur entreprise pour être attractif et compétitif dans la concurrence mondiale », précise Lise Alter. L’AIS entend travailler avec le plus grand nombre possible de partenaires : les ministères et leurs directions centrales, différentes agences (HAS, ANSM…), les organismes nationaux de recherche (Inserm, CEA…) et des acteurs du monde scientifique ou impliqués dans l’investissement des nouvelles technologies. Les associations de patients sont également engagées dans ces travaux ainsi que dans « le projet que nous sommes en train de créer autour de la prévention, avec l’innovation comme levier d’une véritable politique de prévention, en lien avec le ministère de la Santé », souligne la directrice générale.
Les projets sélectionnés suivent les procédures nationales des appels à projets et des appels à manifestation d’intérêt. En complément, un pool d’experts est actuellement mis en place afin de sélectionner les projets labellisés AIS et les accompagner. Il ne s’agit pas de refaire ce qui fonctionne déjà mais plutôt d’accompagner et de mettre en œuvre « les évolutions nécessaires à l’implémentation simple, rapide et soutenable des innovations dans notre système de santé. Nous sommes aussi là pour orienter les porteurs de projet vers les bons interlocuteurs », indique la directrice de l’agence.
Des profils très divers
L’équipe de l’Agence pour l’innovation en santé compte actuellement 15 membres regroupant des profils très divers, qu’ils soient médecins, pharmaciens ou encore chercheurs issus aussi bien du privé que du public, comme le secteur hospitalier ou la recherche.
L’agence, placée sous l’autorité du Secrétariat général pour l’investissement (services du Premier ministre), dispose d’un budget de 100 millions d’euros sur un budget de 7,5 milliards d’euros alloué au plan France 2030.
Une participation à l’association Filière intelligence artificielle et cancer
La recherche biomédicale est l’un des enjeux prioritaires identifié par l’Agence de l’innovation en santé. C’est pourquoi elle souhaite doubler le nombre d’essais cliniques d’ici 2030. Elle a ainsi mis en place un comité de pilotage et de coordination en lien avec les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. L’objectif est, dans un premier temps, de réduire les délais administratifs d’autorisation réglementaires afin d’accélérer la mise en place de la recherche clinique.
Pour accélérer l’innovation et la recherche aux bénéfices des patients, l’AIS a rejoint en décembre dernier le conseil d’administration de l’association Filière intelligence artificielle et cancer. Créée en 2021, cette association, fruit d’un financement public-privé, cherche à accélérer l’innovation thérapeutique en oncologie à travers l’utilisation de l’intelligence artificielle et le traitement des données de santé. Dans cette optique, l’agence apporte son expertise à ce partenariat, notamment afin de fluidifier les procédures réglementaires et faciliter les financements dans le domaine des données de santé en cancérologie.
Parmi les projets financés, figure le Paris-Saclay Cancer Cluster. Ce premier regroupement de laboratoires, de centre de recherche et d’entreprises a pour objectif de catalyser le développement d'un véritable écosystème d'innovation à grande échelle, en rassemblant les acteurs clés de l'innovation en oncologie au sein d’un site unique situé à Villejuif.
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