Agnès Buzyn a (le plus souvent) le verbe clair et la parole tranchée. Mais lorsqu'il s'agit du quatrième plan cancer, la ministre des Solidarités et de la Santé se transforme en scénariste redoutable de série où chaque information délivrée soulève de nouvelles interrogations. Au final, et à l'issue du discours de la ministre prononcé à l'occasion des 7es Rencontres de l'Institut national du cancer (Inca), le mystère sur le lancement ou non d'un quatrième plan était loin d'avoir été dissipé. Mais Agnès Buzyn est également une grande actrice. Au début de son intervention, le ton était à l'émotion non feinte, au retour de la fille prodigue, ancienne présidente de l'Inca, au sein de la sainte famille unie en lutte contre le cancer. « C'est toujours une émotion particulière pour moi de retrouver l'Inca », confie la ministre à l'auditoire touchée par la confession intime. Mais peu à peu, le verbe se veut martial. Et l'esprit de commandement revient au pas de charge. « Je demande donc à l'Inca de maintenir ses efforts dans la mise en œuvre du plan cancer 3 sur l'année 2019 ; j'engage donc avec la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, l'évaluation du plan cancer 3 qui est un impératif. À la suite de cette évaluation, je souhaite disposer au premier semestre 2020 d'une proposition de stratégie de lutte contre les cancers, applicable pour les années futures. » Bref, de l'effusion généralisée, on est passé à l'ordre de mobilisation générale.
Est-ce une chance pour la communauté des professionnels contre le cancer d'avoir une ministre qui vous manifeste une telle amitié, la plus sévère école de la vérité, écrivait déjà madame de Genlis.
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