C'est au cours du congrès de psychiatrie de l'Encéphale, qui se tient à Paris depuis hier, qu'Agnès Buzyn a tenté de désamorcer la grogne et l'inquiétude de plus en plus marquées des professionnels du secteur. Deux jours après la manifestation ayant dénoncé « la situation dramatique de la psychiatrie publique » en France, la ministre de la santé vient en effet d’annoncer le renforcement des moyens humains et financiers alloués.
Sur le plan budgétaire, « les 50 millions d’euros supplémentaires dédiés à la psychiatrie annoncés fin 2018 sont sanctuarisés », indique le ministère. « Ils s’ajoutent aux 64 millions d’euros issus des crédits dégelés exceptionnellement dans leur intégralité en décembre 2018. 40 millions seront également mobilisés cette année pour mener à bien les 37 actions de la feuille de route psychiatrie et santé mentale. Enfin, 10 millions d’euros supplémentaires permettront la création d’un fond d’innovation organisationnelle en psychiatrie ».
Des lits et des postes
La ministre a également promis le renforcement de la filière de pédopsychiatrie avec la création de nouveaux postes et une augmentation des capacités d’accueil en termes de lits et places d’hôpital de jour dédiés. Agnès Buzyn a par ailleurs confirmé la création d’une formation d’infirmiers de pratiques avancées en psychiatrie qui débutera en septembre 2019 et aboutira à une première promotion en 2021.
En juin, Agnès Buzyn avait déjà présenté une feuille de route sur la santé mentale puis annoncé en décembre une première rallonge de 50 millions d'euros. Des mesures, jugées insuffisantes par les professionnels de terrain qui réclament des moyens pour une « psychiatrie plus humaniste » et dénoncent « l'austérité budgétaire qui vide » selon eux « le soin de son sens ». Parallèlement à ces annonces, l'Union syndicale de la psychiatrie (USP) était auditionnée à l'Assemblée nationale dans le cadre de la mission flash sur le budget de la psychiatrie. « L’impression est qu’on a "bradé" la psychiatrie, en gérant la pénurie plus qu’on ne la combat, que le secteur est mort et enterré », a estimé le syndicat dans un communiqué.
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