Agnès Buzyn s'est dite opposée vendredi à l'idée d'autoriser la grande distribution à vendre des médicaments sans ordonnance, comme l'a prôné jeudi l'Autorité de la concurrence.
La ministre de la Santé estime qu'une telle réforme pourrait fragiliser le réseau des pharmacies en milieu rural. « Quand on parle de la désertification médicale, de l'abandon des territoires, fragiliser les petites pharmacies en zone rurale qui sont souvent le premier recours pour les personnes malades, je pense que ça serait une très mauvaise idée et un très mauvais signal », a déclaré Agnès Buzyn.
Préserver le maillage territorial des officines
« Considérer que les médicaments, ça s'achète comme n'importe quel produit de consommation alimentaire est problématique, a estimé la ministre. Il y a toujours des effets secondaires quand on prend des médicaments, ça nécessite toujours un conseil et les pharmaciens sont là pour donner des conseils, orienter les gens. »
Une telle évolution devrait avoir pour cadre des espaces dédiés au sein des supermarchés, avec la présence « obligatoire et continue d'un pharmacien » responsable, selon l'Autorité de la concurrence, qui a par ailleurs souligné que l'installation de ces nouveaux lieux de dispensation devrait aussi être encadrée par les autorités pour ne pas affaiblir le maillage territorial des pharmacies, l'une des craintes majeures des syndicats du secteur.
L'Autorité a aussi recommandé d'assouplir les modalités de vente sur Internet des médicaments sans ordonnance par les pharmacies.
« Nous y travaillons, parce qu'il y a une demande, un besoin, nous avons un groupe de travail qui se réunit avec les pharmaciens », a commenté à ce propos Agnès Buzyn au micro d'Europe 1.
« Mais là encore, pour moi l'enjeu, c'est la sécurité », a-t-elle ajouté. « On ne peut pas tout acheter sur Internet, il faut absolument sécuriser ces achats (...), il faut que les pharmaciens, notamment de proximité, puissent bénéficier de cette vente en ligne et que ça ne soit pas au détriment de ce maillage territorial extraordinaire et du travail que font les pharmaciens au quotidien pour la santé publique », a souligné la ministre.
(Avec AFP)
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