« La balle est dans votre camp, le débat est à vous ». Le ministre de la Santé François Braun a donné le coup d'envoi des discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 en s'adressant directement aux députés.
S'il les a exhortés à être constructifs, les discussions pourraient néanmoins être interrompues dès les prochaines heures par un recours du gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution, pour faire passer le texte sans vote, comme sur le budget de l'État.
« Faisons exister des majorités d'idées au service de l'intérêt général et de la santé des Français », a plaidé François Braun, au sujet d'un PLFSS qui « fait le pari de la santé et de la solidarité » et « j'en suis fier », a-t-il affirmé.
Forte baisse du déficit
Le PLFSS anticipe une forte baisse du déficit à 6,8 milliards en 2023 (17,8 milliards cette année), reposant sur une fonte spectaculaire de la facture Covid. « Aucune économie n'est réalisée sur l'hôpital », a assuré le ministre, ce que la gauche conteste.
Le projet de budget prévoit d'améliorer la prévention, avec des rendez-vous aux âges clés de la vie, de lutter contre les « abus » d'arrêts de travail en encadrant la téléconsultation et de réformer la formation des médecins généralistes en ajoutant une quatrième année avec des stages « en priorité » dans les déserts médicaux. Sur ce dernier point, il ne s'agit « en aucun cas d'envoyer nos internes au front » mais qu'ils deviennent « autonomes », a souligné le ministre, confronté à un début de fronde des internes.
1,5 milliard pour l'autonomie
Le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe a ensuite vanté « un budget juste et responsable », mettant en avant le 1,5 milliard d'euros supplémentaires pour la branche autonomie et le 1,6 milliard pour la branche famille.
« Je mets au défi celles et ceux qui dénoncent un manque supposé d'ambition d'aller retrouver dans des budgets récents des chiffres à cette hauteur », a-t-il déclaré à l'attention de la droite comme de la gauche.
Les députés ont déposé plus de 3 000 amendements qui, sur le papier, doivent être examinés jusqu'au 26 octobre. Une motion de rejet préalable des socialistes doit être débattue dans la matinée.
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