Dans les débats à l'Assemblée nationale autour du PLFSS 2022 le 21 octobre, les députés se sont empoignés vertement. Un fossé s'est creusé entre les parlementaires communistes/France insoumise et ceux du camp macroniste. Tout est parti d'une motion de rejet adressée par Caroline Fiat (LFI) qui a repris les mêmes problématiques que lors du premier PLFSS 2018. Dans cette liste, elle a adressé un zéro pointé au gouvernement. Exemple, une toilette d'un patient doit durer en moyenne 6 minutes maximum alors que laver un patient doit exiger au minimum 20 minutes. « Comment augmenter ce temps alors que vous n'avez prévu en 2021 que d'embaucher 10 000 soignants en cinq ans ? », s'alarme Caroline Fiat. En 2018, selon un rapport, il aurait fallu embaucher 210 000 soignants pour répondre aux besoins des patients. La montée en charge s'accentue au fil du discours. Elle accuse le gouvernement d'avoir laissé les patients mourir de solitude lors des confinements (sauf le premier confinement) en interdisant toute visite. « Les hôpitaux déjà à genoux devront continuer à se serrer la ceinture », a-t-elle renchéri en accusant le gouvernement de grossir les chiffres du PLFSS artificiellement. Le député de son parti Adrien Quatennens a illustré cette tendance : « Vous avez continué la même politique en plein coeur de la pandémie en fermant 5 700 lits d'hôpital en 2020. Le bilan du quinquennat est de 14 000 lits fermés à l'hôpital, contribuant largement aux 100 000 lits fermés ces vingt dernières années. »
Plaie béante
En réponse à Caroline Fiat, Julien Borowczyk fait partie des députés LREM qui ont voté contre la motion de rejet. Et de filer la métaphore médicale: « Votre greffon ne prend pas, c'est le rejet. Pour exister, vous n'êtes que dans l'aggravation d'une plaie béante dans la société. Vous n'existez que comme ça. » Cela se traduit selon lui par cette motion de rejet. « Au rejet, nous préférons le surjet, c'est une façon de suturer avec élégance et d'éviter les cicatrices et referme les plaies. » Investissement Ségur dans l'humain, dans l'infrastructure, dans la souveraineté pour les médicaments et les dispositifs médicaux, arrêt de la T2A, etc y contribuent. Et d'enfoncer le clou en citant l'ancien président VGE : « On ne guérit pas les plaies en les léchant avec de la langue de bois. » Et de conclure : « Oublions la sylviculture linguale, travaillons notre système médical. »
Au final, la motion a été rejetée par 66 voix contre 9 pour.
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