Madame la ministre, votre projet de médecine ambulatoire est dangereux, voire incomplet. Vous demandez aux proches des patients de gérer le transport et de promulguer les soins de surveillance postopératoire. Vous connaissez les dangers de ces pratiques, comment pouvez-vous avoir l’idée de les généraliser ? Par souci d’économies, vous déplacez un problème. En effet, les services de soins de proximité sont déjà mis à mal, voire inexistants. Qui alors prodiguera les soins postambulatoires ? De plus, vous poussez les 15 % de Français sans mutuelles en augmentant le forfait journalier de 18 à 20 euros.
14 suicides en 2017
Quatorze soignants se sont suicidés cette année sur leur lieu de travail. Nous n’avons pas les chiffres sur ceux qui ont mis fin à leur vie en dehors de leur lieu de travail. Il est nécessaire de cesser d’administrer la potion libérale à l’hôpital public, de s’émanciper de ce poison qu’est la logique comptable imposée. Les personnels ne doivent pas être la principale cible ni la variable d’ajustement pour réduire les déficits budgétaires de nos hôpitaux. Il faut sortir des conséquences néfastes de la politique des GHT et de la mise à mort des hôpitaux de proximité.
La télémédecine et ses solutions miracle
Pour lutter contre la désertification médicale, il est urgent de créer un réseau de centres de santé publique rattachés à des hôpitaux avec des médecins et des personnels salariés. Ce n’est pas la télémédecine avec ses solutions miracles qui doit primer. Pour lutter contre la désertification médicale, commençons par sortir du numerus clausus et des logiques financières en matière de santé.
La réponse de la ministre :
Madame Fiat, nous pouvons partager une position commune que l'hôpital et le service public sont des éléments essentiels de notre système de santé. Mais je ne peux pas être d'accord avec vous sur d'autres points que vous avez avancés. Vous dites par exemple que nous ne mettons pas de moyens supplémentaires pour les Ehpad. Mais ce PLFSS qui s'est nourri du rapport de Mme Iborra (députée LREM), ce sont 100 millions d'euros supplémentaires pour renforcer l'encadrement soignant en plus de la création de 4 500 places d'hébergement.
Voir la vidéo de l'intervention de Caroline Fiat :
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes