Boris Vallaud (Nouvelle gauche) : Nous sommes convaincus qu'il est possible de rétablir les comptes sociaux en créant des droits nouveaux, en réduisant les restes à charge sans déremboursement, ni franchise, ni hausse du forfait hospitalier. Ce PLFSS est pour nous le deuxième acte d'un projet en faveur des plus favorisés. Vous avez une conception très élastique de la cordée, il y a ceux qui grimpent et ceux qui restent en bas... Nous sommes inquiets parce que la situation de l'hôpital est critique, que son activité augmente de 2 % par an en volume, que les poches de productivité sont bien vides et que l'Ondam avec une hausse prévue de 2 % est en réalité bien plus défavorable que les années passées. Les bonnes intentions que nous soutenons sur le virage ambulatoire ou les expérimentations relatives à l'organisation des soins n'y suffiront pas. Il est à craindre une dégradation de la qualité de soins et des conditions de travail à l'hôpital. Nous sommes inquiets de l'évolution de l'emploi hospitalier. Nous sommes inquiets parce que cette cure d'austérité à l'hôpital annonce des déremboursements que vous inaugurez déjà avec la hausse du forfait hospitalier, une taxe pour les plus malades, une taxe pour les plus pauvres. Nous sommes inquiets enfin quant à l'évolution des relations financières entre l'Etat et la Sécurité sociale et nous craignons que vous vous apprêtiez à piller les comptes sociaux pour réduire le déficit de l'Etat.
La réponse de la ministre de la Santé :
Je n'oppose pas les uns aux autres et je souhaite dépasser les cloisonnements stériles qui divisent notre système entre types d'exercices et entre ville et hôpital. D'ailleurs, je peux pas laisser dire à M. Vallaud (Nouvelle Donne) que ce PLFSS est fait contre l'hôpital. Les dépenses hospitalières vont augmenter de 2,2 %, soit 1,7 milliard de plus pour l'hôpital en 2018. Mais les chiffres et les dépenses ne suffisent pas et ce PLFSS est aussi celui qui pose les bases d'une évolution profonde de l'organisation de notre système de santé davantage davantage tourné vers la qualité et la pertinence que vers la seule activité. Je l'ai déjà dit, je veux faire évoluer la tarification des hôpitaux pour aller au-delà de la tarification à l'activité.
Voir l'intervention de Boris Vallaud :
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