« Les syndicats représentatifs des médecins ne se rendront pas jeudi 29 juin au Ministère à la réunion du comité de pilotage du plan d'action concernant les patients en affection de longue durée sans médecin traitant », a-t-on appris dans un communiqué signé par l'ensemble des syndicats de médecins généralistes représentatifs (MG France, FMF, SML, CMSF, UFML-S et le syndicat de remplaçants ReAGJIR).
« Loin d’être un véritable plan pérenne pour renforcer durablement l’accès aux soins primaires, il s’agit avant tout d’un plan de communication s’appuyant sur l’engagement sans faille des médecins, mais sans leur témoigner la moindre reconnaissance », dénoncent les représentations réunies en intersyndicale pour l'occasion.
Il y a trois mois déjà, une première réunion de ce comité, à laquelle les syndicats avaient participé, avait été organisée par le ministère. Mais dans un contexte très tendu (échec des négociations, PPL Valletoux, ndlr), la position des syndicats de médecins est aujourd'hui tout autre…
Vers un front commun ?
À l’instar de la présidente de MG France, le Dr Agnès Gianotti, qui estime que ce plan d'action « n'est rien d'autre que de la communication ».
« Emmanuel Macron a promis que chaque patient en ALD disposerait d'un médecin traitant d'ici la fin de l'année mais je ne vois pas comment la situation pourrait s'améliorer. Quand je vois tout ce qui nous est tombé dessus depuis un an j'ai l'impression que le gouvernement casse davantage le thermomètre plutôt que de soigner les causes du problème », dénonce la généraliste.
Avec ce boycott, « l'idée est de se dire que les médecins ne sont pas là pour faire la communication du gouvernement », insiste l'omnipraticienne du 18e arrondissement. « Que le gouvernement fasse vraiment des mesures qui aident les médecins traitants et là, ok, nous participerons à leur réunion ! »
Du même avis, le Dr Franck Devulder, président de la CSMF note par ailleurs n'avoir reçu « aucun retour du gouvernement » suite au refus de participer à cette réunion. « Même si c'est un retour d'incompréhension ou de surprise nous avons d'habitude au moins une réponse… Là 0 ! », regrette le gastro-entérologue.
À ce stade, le président de la CSMF, tout comme son homologue de MG France, « n'exclut pas du tout » de se joindre à la grève totale et illimitée lancée mi-juin par l'intersyndicale composée du SML, de l'UFML-S, de la FMF et d'Avenir-spé-Le-Bloc pour faire bloc.
Celle-ci est prévue à partir du 13 octobre prochain dans un contexte de retour de la PPL Valletoux au Sénat et de discussions autour du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) à l'Assemblée. « Cela pourrait être un mouvement dur », prévient le Dr Agnès Giannotti.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes