« Aucune économie cachée ne se trouve dans cet Ondam 2022. C'est un fait nouveau, a insisté Olivier Véran, lors de sa présentation du PLFSS devant la commission des affaires sociales du Sénat. Si l'hôpital réalise des économies par lui-même, celles-ci lui seront intégralement restituées. » La politique du quoi qu'il en coûte se poursuit donc avec ce PLFSS de sortie de crise et un déficit durable de la Sécu aux alentours de 15 milliards d'euros. Selon le ministre de la Santé et des Solidarités, « la pandémie a rendu d'autant plus flagrant le besoin de réinvestissement de notre système de santé ». Comme il l'avait annoncé la semaine passée (voir notre brève), l'Ondam 2022 hors crise et hors Ségur va augmenter de 2,7 % et intégrera donc 2,7 milliards d'euros de financement supplémentaire versus 2021. Alors que la campagne électorale a déjà pris son essor, le ministre vante son bilan : « Au total, entre 2020 et 2022, près de 10 milliards d'euros auront été financés pour les revalorisations des professionnels de santé. » À partir du 1er janvier 2022, 560 millions d'euros seront dédiés à de nouvelles augmentations. Dans le détail, les sages-femmes verront leur salaire croître de 360 euros net par mois, soit un supplément de 4 500 euros net par an. Concernant les responsabilités managériales, 200 euros supplémentaires par mois seront accordés aux chefs de services, 400 euros aux chefs de pôles et 600 euros aux présidents de CME.
Prescription de verre via des orthoptistes
D'autres financements seront alloués pour améliorer l'offre de soins et fluidifier le parcours de soins. Les premières expérimentations autour du dispositif d'innovation de l'article 51 seront généralisées, comme le dépistage gratuit du VIH dans les laboratoires de biologie médicale. Les orthoptistes pourront prescrire des verres afin de renforcer l'accès aux soins visuels. Le dispositif des salles à moindre risque sera prolongé de trois ans avec des financements supplémentaires à la clef afin de créer deux nouvelles salles par an. Leur nom va être modifié, en raison de l'adjonction d'un volet médico-social à leurs tâches. Elles s'appelleront « Haltes soins addictions ». Enfin, la généralisation de la télésurveillance permettra « enfin » de valoriser les professionnels de santé impliqués. Ce qui n'était pas le cas jusqu'ici.
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