« Nous sommes parvenus à un texte fondateur de la sécurité civile de demain », s'est félicité Fabien Matras, député LREM portant le texte. L’Assemblée nationale a adopté mardi 16 novembre une proposition de loi qui introduit un numéro d’appels d’urgence unique, avec un vote unanime des 123 députés présents dans l'hémicycle. Mais la création d'un « 911 » à la française, en remplacement du 15, 17 et 18, provoque des crispations chez certains soignants.
Un numéro unique et deux autres modèles
Ce numéro unique a été vilipendé par les « blouses blanches » comme étant « une perte de chance » pour les malades, avec en toile de fond la crainte que ne soit remise en cause la prééminence de l'expertise du médecin. Or, si les urgentistes défendent l'usage du 15, les pompiers considèrent que les pratiques actuelles ont de plus en plus tendance à les réduire à un rôle d'ambulanciers, ce qui ne relève pas de leur mission première.
Députés et sénateurs semblent avoir trouvé un point d'équilibre en commission mixte paritaire (CMP) avec certes l'expérimentation sur deux ans d'un numéro unique d'appel d'urgence, mais également de deux autres modèles : un rassemblement sans « police-secours » (du 15 et du 18) et un regroupement du Samu (le 15) et des médecins de garde, le SAS.
Tirant les leçons de l'incident technique qui a perturbé les numéros d'urgence le 2 juin 2021, la proposition de loi Matras renforce en outre l'obligation d'acheminement des communications d'urgence par les opérateurs téléphoniques.
Engagée au début du quinquennat, cette réforme, qui entend justement préserver ce « modèle de sécurité civique unique au monde », va aboutir à quelques mois de l'élection présidentielle de 2022. Elle a reçu le concours et le soutien de la puissante Fédération nationale des sapeurs-pompiers (FNSPF) devant lesquels Emmanuel Macron a pu tester sa popularité mi-octobre, à l'occasion de son 127e congrès.
(Avec AFP)
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