10 000 assistants médicaux d'ici 2025. C'est l'objectif affiché par le ministre de la Santé, François Braun, lors de son discours de clôture de la Conférence des parties prenantes, volet santé du Conseil national de la refondation (CNR), organisé ce lundi 3 octobre au Mans.
« Nous le savons maintenant, un assistant médical, c'est du temps médical gagné et donc environ 10 % de patients en plus », a affirmé le ministre la Santé François Braun, à l'issue de la première journée de restitution des travaux de la Conférence des parties prenantes.
Signal positif pour les généralistes
Avec cette annonce, le ministre de la Santé envoie un signal positif aux médecins, estime le Dr Agnès Giannotti, généraliste et présidente de MG France : « C’est que nous attendions. À ce jour, avec 2 000 assistants médicaux, 500 000 personnes ont pu trouver un médecin traitant. Nous espérons qu’avec 10 000, même si tous ne seront pas attribués à des médecins généralistes, l’on puisse réduire le nombre de Français sans médecin traitant. »
Fin septembre, Thomas Fatôme indiquait : « Nous sommes à 3 500, nous ne serons pas loin des 4 000 (en fin d'année, ndlr). Mais le sujet n’est pas de s’arrêter là et de passer à l’échelle. Et donc d’ouvrir tous les sujets qui bloquent dans le recours aux assistants médicaux : le zonage, le niveau de l’aide, la durée, les objectifs… »
Couvrir l'ensemble du territoire de CPTS d'ici 2023
Vantant les mérites de « l'exercice coordonné » en maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) et en communautés professionnels de santé (CPTS), le ministre de la Santé a annoncé, lors de son intervention, sa volonté de les développer davantage.
« Les CPTS permettent d’attirer et de fixer les professionnels y compris dans les zones les plus fragiles. Je souhaite que tout le territoire soit couvert par des CPTS d'ici fin 2023 car c'est l'organisation par laquelle nous gagnerons le pari de la responsabilité collective ».
À noter qu’à ce jour, 282 CPTS ont été déployées et sont actives sur le territoire français (contrat ACI signé), 51 seront prochainement en fonctionnement et 210 sont en cours de création.
« Je souhaite que toutes les CPTS associent les établissements publics et privés de leur territoire, sans concurrence stérile entre ville et hôpital. Parce que ville et hôpital soignent les mêmes patients et qu’il est essentiel qu’ils en parlent, qu’ils travaillent ensemble », a par ailleurs ajouté François Braun.
Vers une généralisation du SAS dès 2023
La généralisation du service d’accès aux soins (SAS) dès 2023 figure aussi dans les solutions apportées par le ministre lors du lancement du CNR santé ce lundi 3 octobre.
Cette généralisation permettra, selon lui, de répondre à une partie « de la demande de soins non programmés ».
« Cela implique que, toujours dans la logique qui nous anime ici, tous les acteurs prennent leur part. Je ne souhaite pas imposer de formule toute faite mais je demande à ce que nous construisions ensemble un principe de responsabilité territoriale le jour, la nuit et le week-end et que nous le fassions vivre partout, sans aucune exception », a souligné le ministre.
Dans cette perspective, François Braun a annoncé missionner « des professionnels reconnus » pour « accompagner tous les territoires qui rencontrent des difficultés dans la mise en œuvre de leur projet ».
Promouvoir les consultations avancées
Toujours sur le thème de l’accès aux soins, François Braun a partagé son intention de « soutenir » et « inciter » le principe des consultations avancées de médecins généralistes et spécialistes, qui interviendraient en dehors de leur territoire.
Ceux-ci seraient « remplacés si besoin dans leur territoire d’origine quelques jours par an y compris par un docteur junior ou par des systèmes de recours à la téléconsultation », a-t-il fait valoir, sans donner toutefois plus de détail sur les modalités de ces consultations.
Sur le plan budgétaire, le ministre de la Santé s’est dit « prêt à donner les moyens à l’Assurance maladie d’investir dans la convention médicale ». « Mais les partenaires conventionnels devront s’engager : liberté et responsabilité, droits et devoirs, revalorisation et contrepartie », a-t-il toutefois prévenu.
François Braun a également annoncé la constitution de groupes de travail sur trois chantiers : la soutenabilité financière du système de santé, l’évolution de long terme des métiers de soignants et la transition écologique.
« Sur ces trois chantiers, nous constituerons des « groupes de travail ». Et fidèles à la méthode du CNR Santé, nous mettrons autour de la table des citoyens, des professionnels de santé, des élus et des représentants de l’État pour imaginer les meilleures solutions ».
Par ailleurs, un bilan des travaux du CNR santé, dans cette même configuration plénière, se tiendra en janvier 2023, a annoncé François Braun.
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