Les syndicats de médecins libéraux l’avaient interpellée voilà plusieurs semaines ; elle leur a enfin donné un début de réponse. Interrogée à l’Assemblée par un député de Corse – généraliste de métier –, Agnès Buzyn s’est dit prête, la semaine dernière, à examiner la délicate question de la fin de vie à domicile. La ministre de la Santé a annoncé un nouveau plan de développement des soins palliatifs en ambulatoire. Et affiché son intention d’améliorer l’accès aux produits utilisés dans la sédation profonde et continue pour les patients en ville (lire notre dossier p 9).
La ministre a reconnu la nécessité de revoir le dispositif dérogatoire institué en ville autorisant la rétrocession de médicaments dans la prise en charge de la douleur chronique et des soins palliatifs. De nouvelles recommandations sur la prise en charge médicamenteuse en situation palliative édictées par la HAS sont attendues.
Cette évolution, c’est toute une profession qui la réclame. Le succès de la pétition de la FMF en soutien au Dr Méheut-Ferron, ce généraliste de Seine-et-Marne mis en examen et interdit d’exercice pour avoir provoqué la mort de cinq personnes âgées « sans intention de la donner » en leur administrant du midazolam, illustre la forte attente des médecins de famille. Vous êtes en effet plus d’un millier à avoir signé la pétition et reconnu avoir « accompagné des patients en fin de vie pour les aider à partir dignement, sans souffrance, parfois au prix d’entorses aux règlements ». Et à demander à « avoir les mêmes moyens de prescriptions que les collègues hospitaliers [...], sans risquer de se faire interdire d’exercice ».
La loi Claeys-Leonetti de 2016 précise clairement que l’accès à la sédation profonde et continue est possible en ville, mais la nécessaire collégialité de la décision et la protocolisation complexifient la procédure dans les fins de vie à domicile. Il paraît donc urgent d’adapter la loi pour donner les moyens aux généralistes d’aider leurs patients en fin de vie à mourir sans souffrir.
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