MG France l’affirme haut et fort : il ne supportera plus le gel du C très longtemps. Le syndicat n’exclut pas l’émergence d’un mouvement tarifaire depuis la base. Sans appeler à une telle initiative, il affirme que l’idée « trotte dans la tête d’un certain nombre de généralistes » et qu’il leur il apportera son soutien. Principal point de revendication : la consultation « de base » à 25 euros. Après l’UNOF, la semaine dernière, un deuxième syndicat brandit donc cette revendication phare, au nom de la densification des consultations, qui, selon Claude Leicher (photo), s’observe sur le terrain ces dernières années. Et de souligner qu’alors que les patients consultaient auparavant leur médecin généraliste pour trois problèmes, ils viennent désormais avec « une liste » de 5, 6 ou 7 problèmes différents. Ce n’est pas tout: MG France souhaite qu’une consultation accompagnée d’actes de coordination soit facturée 28 euros et une visite à 56 euros, tarif jusque-là réservé aux visites à domicile à un patient Alzheimer.
Pour MG France, ces revendications tarifaires s’avèrent d’autant plus urgentes que le syndicat de généralistes s’alarme du sort réservé à la médecine générale dans la future loi de santé. Plus que déçu ou inquièt, le syndicat est en colère face à ce texte qui, au lieu de conforter la médecine générale, participe, selon lui, à son dépeçage. « On veut confier la vaccination aux sages-femmes, aux pharmaciens », on reconnaît l’ « infirmière en pratique avancée » qui, au lieu d’être en liaison avec le médecin traitant, agit en parallèle… Ce qui donne à Claude Leicher « l’impression qu’on organise la substitution du médecin généraliste ». Son syndicat est également farouchement opposé à la territorialité, du moins telle que prévue dans le projet de loi. « Nous sommes favorables à la territorialité de l’initiative de terrain mais opposés à l’administration territorialisée de l’ambulatoire », précise Claude Leicher. Et de suggérer au gouvernement « de mettre de l’argent dans les soins mais pas dans l’administration ».
Autre souci de MG France : la loi sur l’accessibilité des cabinets des généralistes, une réforme dont l’application devrait connaître un coup d’accélérateur avec la publication très prochaine d’une ordonnance relative à sa mise en œuvre. De l’avis de Claude Leicher, ces mesures vont mettre les généralistes dans « une situation intenable », les médecins n’imaginant pas investir 2 à 3 fois leur chiffre d’affaires pour l’accessibilité de leur cabinet. Au-delà d’une dépréciation de l’ « outil de travail » des médecins libéraux en activité, cette nouvelle contrainte sur les médecins généralistes pourrait, selon lui, renforcer la désertification de l’Ile-de-France, territoire où les coûts d’installation dissuadent les généralistes de s’installer.
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