Que doit attendre la médecine libérale du gouvernement : rien ! Sinon son étatisation ou/et sa privatisation, non encore officiellement avouée.
- L’État est en déficit, il vit à crédit, sa dette ne fait qu’augmenter.
- La Sécurité sociale est également en déficit du fait d’un manque de cotisations (chômage, diminution ou/et exemption de charges sociales pour les entreprises,.). Déficit augmenté depuis peu par la prise en charge de l’Assurance Maladie des agriculteurs (environs 700 millions d’euros).
- L’ARS, dont les subventions diminuent, ne peut pas réellement répondre au besoin de la population et accroître l’efficience de notre système de santé.
Cependant, tous les trois veulent imposer une politique de santé à laquelle ils ne peuvent subvenir pécuniairement. Devant ce fait, les médecins généralistes libéraux ne devraient-ils pas actuellement refuser toutes les autres promesses de rémunérations hormis celles du « C » et du « V », mais en exigeant sa réévaluation à un niveau décent. Soyons lucides, actuellement nous n’obtiendrons pas le beurre et l’argent du beurre. Soit nous restons libéraux et nous sommes rémunérés avec le « C » et le « V », soit nous devenons salariés ou fonctionnaires et nous sommes rémunérés aux forfaits.
Devons-nous garder notre indépendance ou devenir des fonctionnaires, des officiers de santé rémunérés par les ROSP, PAERPA, TPG ?
1- Le paiement à « la performance » rebaptisé la ROSP (rémunération sur objectifs de santé publique) est tributaire de l’application des directives imposées par la Sécurité sociale. Pour recevoir cette rémunération il faut s’y conformer. Cette allégeance est le premier pas vers l’acceptation d’une fonctionnarisation.
La ROSP ne va-t-elle pas faire bientôt un pas de plus vers une pseudo-étatisation dans un premier temps : prime au regroupement, à la coordination avec spécialistes correspondants, participation à un "projet de santé territorial" etc….
Si la part de cette allégeance à la Sécurité sociale devient de plus en plus importante, à plus ou moins long terme tout médecin généraliste refusant d’obéir aveuglément aux critères de la ROSP ne sera-il pas soumis au chantage du déconventionnement ? Car il sera jugé séance tenante comme incapable d’assurer la qualité, la sécurité et la pertinence des soins.
2- Le dispositif PAERPA (Personnes Agées En Risque de Perte d’Autonomie) ne fait que discréditer le médecin dont les visites auprès de son patient (acte médical) sont programmées par un employé ARS ? Ne parlons pas de sa rémunération.
3- Quant au TPG (Tiers Payant Généralisé), soyons vigilants, le gouvernement veut toujours nous l’imposer. L’accepter, c’est accepter que le versement de nos honoraires dépende du bon vouloir de la Sécurité sociale qui n’est qu’une assurance étatisée à laquelle nos patients cotisent comme pour les assurances privées afin d’être remboursé du prix des actes médicaux. Que la gestion de cette assurance laisse à désirer n’est pas de notre responsabilité. La question est : est-ce que nos honoraires et notre éthique doivent dépendre de la gestion des assurances privées ou étatisées ?
Nous nous apercevons que le Premier ministre, la ministre de la Santé, la Cnamts jugent les médecins ineptes (n’ont-ils pas promulgué une loi sans le consulter !), incapable d’apporter des soins sans suivre les critères de la ROSP, ainsi qu’une Formation Médicale Continue, et bientôt l’obligation de se recertifier. Leur dessein est-il de rétrograder le médecin généraliste au rang de technicien de la santé (moins payé) dont ils pourront contrôler l’application consciencieuse des recettes qui lui sont dictées ?
Devons-nous nous soumettre dès maintenant au diktat du gouvernement et faire une médecine administrative ou garder le plus possible d’indépendance afin de soigner selon notre conscience, notre éthique nos patients ?
De son côté le Collège de la Médecine Générale part défaitiste pour la réévaluation du « C » et veut diversifier la rémunération. Mais travailler aux forfaits sous la dépendance d’un seul employeur, revient à se soumettre totalement à ses exigences, celles de la Cnamts en l’occurrence. A-t-il raison ?
Les syndicats médicaux, le Conseil de l’Ordre sont-ils dans le même état d’esprit ? Espèrent-ils obtenir le beurre et l’argent du beurre ? De quel côté vont-ils faire pencher la balance ? Car s’ils ont entre leurs mains le devenir de la médecine en France, ils ont aussi et surtout la responsabilité aux yeux des Français du devenir de leur santé. Seront-ils soignés selon une médecine médicale ou une médecine comptable ?
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