Entre la CSMF et la ministre de la Santé, le tiers payant pourrait bien être le sujet qui fâche jusqu’à sa généralisation prévue pour la fin du quinquennat. La première était le week-end dernier l’hôte de la seconde à Lille lors de la 19e Université d’été du syndicat. Et, le sujet a été longuement évoqué. Opposition circonstanciée mais méthodique du leader de la Conf’ vis-à-vis de l’extension prévue de la dispense d’avance de frais en ville. Le président de la Conf’ redoute en substance un engrenage potentiellement dangereux pour l’autonomie de la médecine libérale et se dit persuadé que le dispositif « va booster la consommation ». A Lille, il a surtout mis en garde la ministre sur le risque de dérive bureaucratique. Quid des patients qui arriveront sans carte vitale ? Quid de la perception du un euro sur les consultations ? « Ne comptez pas sur les médecins pour se transformer en collecteurs de franchises. C’est non», a-t-il martelé, sous les applaudissements des cadres confédéraux !
Ces arguments n’ont pas semblé ébranler Marisol Touraine qui visiblement ne compte rien lâcher sur la généralisation du tiers payant. « Convaincue que c’est une avancée majeure pour les patients », elle a martelé qu’il était « absolument nécessaire que l’obstacle de l’avance des frais soit évité », en particulier pour les patients les moins aisés. Mais, dument prévenue, la ministre a voulu donner des garanties aux médecins libéraux. « Evidemment » qu’elle mettra en place « un système simple et fiable avec la garantie d’être payée. » Et elle a fait remarquer qu’ « à partir du moment où le système fonctionne dans les pharmacies », il doit pouvoir être reproduit ailleurs… Enfin, elle ne croit pas une seule seconde à un effet d’entrainement sur les dépenses de santé, invitant à regarder chez nos voisins qui l’ont adopté…
Et le contrat d’accès aux soins ?
Entre la CSMF et la ministre, un deuxième sujet de frictions est à suivre de près dans les mois qui viennent : le sort qu’elle réservera au «contrat d’accès aux soins » (CAS), toujours en panne. Le système devait ouvrir au 1er octobre et Jean-François Rey, chef de file des spécialistes de l’UMESPE espérait que Marisol Touraine le confirme. En fait, elle a indiqué qu’elle était déterminée à ce que la mise en œuvre du nouveau CAS soit « effective très prochainement », mais sans s’engager sur une date. Michel Chassang l’y avait pourtant exhorté, rappelant que 8066 médecins secteur 2 avaient d’ores et déjà signé la nouvelle option conventionnelle de modération tarifaire, c’est-à-dire un petit peu moins que les 8200 nécessaires (un tiers des médecins concernés)…
On retiendra en revanche quelques annonces du discours de Lille de la ministre, d’abord en direction des femmes médecins libérales avec l’engagement d`améliorer les IJ maternité pathologiques. Ensuite sur le plan conventionnel : les négociations interprofessionnelles sur la valorisation du travail en équipe auront lieu avant le début de 2014. « Je souhaite un aboutissement rapide », a-t-elle dit, comme pour conjurer le retard déjà observé en 2013 sur ces discussions…
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