D’annonces en démentis et commentaires divers, le tiers payant ne cesse de faire parler de lui. Dans son édition du 2 mars, le journal Les Échos laissait entendre que le gouvernement pourrait « reculer sur le tiers-payant ». Une information suscitant de multiples réactions. « Il y avait des incompréhensions, il est logique qu’on essaye de préciser les intentions du gouvernement, cela ne veut pas dire qu’on doit considérer que les uns reculent et les autres avancent », a estimé Jean-Marie Le Guen lundi matin.
Pour le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, par ailleurs médecin, « chacun sait, les médecins les premiers, que c’est vers cela qu’on doit aller ». Le même jour, Marisol Touraine a garanti dans un tweet « ni recul ni renoncement » à propos de cette « avancée importante ». Du côté des députés PS, Hugues Fourage, porte-parole du groupe à l’Assemblée, a rappelé mardi leur attachement à la généralisation du tiers payant. Soulignant la nécessité de régler les problèmes techniques de sa mise en œuvre, il a toutefois insisté : « Il n’y aura pas de retrait de la réforme ». Reste que Jean-Paul Hamon affirme avoir été interrogé par le ministère sur l’opportunité de réserver le tiers payant à certaines catégories de populations, comme les étudiants. Un signe, pour le président de la FMF, que « le gouvernement cherche une solution autre que la généralisation ».
Depuis plus d’un mois déjà, un groupe de travail se réunit tous les jeudis matins pour démêler les problèmes liés au tiers-payant. Pour l’heure, « seul le régime obligatoire a été abordé », rapporte Claude Leicher, citant les difficultés survenant à l’occasion du déménagement d’un assuré, d’un changement de régime d’affiliation ou encore de médecin traitant. « Et, déjà, on voit que c’est impossible à généraliser sauf à réformer le régime d’affiliation à l’Assurance Maladie », assure le président de MG France. « On va maintenant aborder les 550 régimes complémentaires », souligne-t-il, trois réunions avant la clôture de la concertation.
Navigation à vue
Obligatoire ou généralisé, là est l’origine du courroux des médecins. Beaucoup ont déduit de la mention « tiers payant généralisé » un caractère obligatoire. Un aspect qui n’apparaît toutefois pas en toutes lettres dans le texte. Selon Luc Duquesnel, revenir sur la généralisation ne serait pas une reculade mais « une prise de conscience de l’état des lieux du tiers payant ». Pour le chef de file de l’Unof, l’abandon du projet aboutirait à « ce qu’on fait aujourd’hui, avec la CMU, l’ACS… ». Une position partagée par Jean-Paul Hamon qui attend que le gouvernement se limite au « tiers payant social simple avec un guichet unique ». Impossible de savoir ce qu’il adviendrait pour le reste de la population… A quelques jours du rassemblement parisien, les syndicats semblent naviguer à vue. Et attendre de voir l’état de la mobilisation avant d’éclaircir leurs positions.
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