6 000, c’est le nombre de médecins généralistes supplémentaires qu’il faudrait dans les bassins de vie ruraux pour atteindre l’objectif d’un omnipraticien pour 1 000 habitants, selon l’Association des maires ruraux de France (AMRF). Le collectif publie ce 30 septembre un nouveau volet de ses études sur la santé en milieu rural. Dans ce document, l’AMRF s’intéresse à la répartition des médecins à l’échelle des bassins de vie, et une large part est consacrée aux généralistes.
« À l’échelle des bassins de vie, le rural c’est 30 % de la population mais seulement 25 % des médecins généralistes », alerte l’AMRF. Avant d’ajouter que « dans les bassins de vie ruraux, un médecin généraliste couvre en moyenne 30 km2 (contre 5 km2 dans les bassins de vie urbains) ».
Pour obtenir ces chiffres, l’AMRF s’est appuyé sur les données du répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) au 8 août 2022, en sélectionnant les médecins exerçant en libéral exclusif et en exercice mixte, ainsi que les données Insee pour la base géographique des bassins de vie. L’association n’a pas pris en compte « les étudiants, les remplaçants et les intérimaires », expliquant qu’ « ils n’ont pas d’adresse précise (…) et qu’ils sont par définition « nomades » ».
63 % des bassins de vie ruraux concernés par le manque de généralistes
L’AMRF pointe également que « deux bassins de vie ruraux sur trois (63 %) manquent de médecins généralistes (dans le sens où ils se situent en dessous de la moyenne) ». L’association estime ainsi qu’il manque 3 388 généralistes dans ces bassins ruraux « déficitaires » alors qu’il y aurait 2 266 omnipraticiens « excédentaires » dans les bassins de vie urbains. Et l’AMRF va plus loin, estimant insuffisante la moyenne nationale de 0,83 généraliste pour 1 000 habitants et fixant un taux cible à 1 pour 1 000.
Si l’étude de l’AMRF se concentre sur les bassins de vie ruraux, les agences régionales de santé à partir des données de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publient elles les zonages médecins libéraux avec les zones d’actions complémentaires (ZAC) et zones d’intervention prioritaire (ZIP) voire ZIP+.
Quatre propositions
L’AMRF accompagne cette nouvelle étude de quatre propositions, déjà présentées en en mars. Il s’agit d’abord de « donner les moyens aux étudiants en santé (médicaux, paramédicaux et pharmaciens) de faire des stages hors du lieu de formation initiale en développant les maîtres de stages universitaires », cela s’accompagnerait d’hébergements et d’aides au transport « afin de rendre obligatoire la diversification des lieux de stages ». La deuxième proposition consiste à « mettre en place et développer les Escap » (équipe de soins coordonnée autour du patient).
L’AMRF propose également de faciliter l’installation avec un « guichet unique d’accompagnement ». Une mesure du PLFSS 2023 porte sur ce thème : « les territoires seront incités à généraliser le déploiement dans les territoires de guichets uniques permettant d’apporter toutes les réponses concrètes aux questions que se posent les jeunes médecins avant de s’installer en libéral ». Enfin, l’association suggère de « développer de nouvelles manières de pratiquer » en facilitant les exercices mixtes et en développant le partage de compétences.
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