Tous les candidats à la primaire de droite l’assurent, la santé ne sera pas « la grande oubliée » de leur programme. La feuille de route de Jean-François Copé ne déroge pas à la règle. Invité par le think tank "Santé au 55 faubourg", groupe de réflexion qui entend « faire de la santé une priorité en 2017 », le député-maire de Meaux a dévoilé les principales mesures qu’il compte voir adoptées s’il devient président de la République. Avant toute chose, il a présenté sa méthode : le « gouvernement par ordonnances ». Il en a d’ores et déjà rédigé une quinzaine dont l’une destinée à « redynamiser notre modèle de santé ». Et d’après l’entourage du candidat, celui-ci s’est particulièrement impliqué dans l’élaboration de son contenu… Une confession que, soit dit en passant, les membres d’autres équipes concurrentes n’ont pas manqué de faire…
Sur le fond, Jean-François Copé résume l’esprit des « réformes de structure » qu’il prône en trois mots : liberté, responsabilité, innovation. Un triptyque qui doit permettre de « remettre la médecine libérale en haut du podium », espère l’ancien président de l’UMP. Pour inciter les médecins à s’installer sur les territoires, et non les obliger souligne-t-il, il préconise de développer les soins ambulatoires et de permettre aux hospitaliers de maintenir une part de leur activité en libérale, en donnant une plus grande souplesse aux établissements dans leur gestion. Autre levier d’action, la rémunération doit, aux yeux de Jean-François Copé, être elle aussi libérée. « Libérer les honoraires, sans faire n’importe quoi » permettra aux médecins de retrouver de la considération, estime-il. Difficile toutefois de savoir la portée de l’annonce, le candidat précisant que « revaloriser l’acte médical » ne se fera pas sans contrepartie : la délégation de tâche.
S’il remporte les primaires puis les présidentielles, Jean-François Copé l’assure, il n’y aura « pas de réduction drastique du budget de la santé. (Elle) doit être assumée comme un poste de dépenses très important, à préserver ». Le candidat en profite pour proposer de nouveaux équilibres comptables avec notamment le retour d’une « TVA sociale », soit le transfert de la TVA vers le financement des affections longue durée (ALD), ou encore la suppression du caractère férié du 8 mai « pour financer la recherche sur les maladies du vieillissement ».
Autant de pistes qui le distinguent de ses concurrents et de sa famille politique qu’il ne manque d’ailleurs pas de tacler. Il juge ainsi, à propos du parcours de soins, que « c’est une erreur ». Quant aux agences régionales de santé (ARS), il leur reproche de se comporter trop sur consignes nationales, de ne pas être assez proactives sur le terrain… François Fillon a lui aussi reconnu que ces nouvelles structures, mises en place lorsqu’il était chef du gouvernement, étaient une erreur; et il s’est engagé, lors du congrès du SML, à les réformer.
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