En amont de la Semaine européenne de la vaccination qui va se dérouler du 24 au 30 avril, Agnès Buzyn a présenté un premier bilan positif de l'obligation vaccinale.
« Les mesures d'extension de l'obligation vaccinale chez les nourrissons et de simplification du parcours pour la vaccination antigrippale ont redynamisé la politique vaccinale française », se félicite la ministre.
Réduction des méningites de l'enfant
Santé publique France a comparé les couvertures vaccinales de janvier à mai 2018 à celles de janvier à mai de 2017. Ce premier bilan confirme les premières tendances que nous présentions en décembre, à savoir une amélioration de la couverture vaccinale, même chez les enfants non concernés par l'obligation.
Concernant le vaccin hexavalent (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, hépatite B et haemophilus influenzae de type b), la couverture est passée de 93,1 à 98,6 % (+ 5,5 points).
Pour la première dose du vaccin contre le méningocoque C, la couverture est passée de 39,3 à 75,7 % (+ 36,4 points). « Les cas de méningite chez les enfants de moins de 1 an sont passés de 17 à 4 cas entre 2017 et 2018. C'est un très beau résultat », salue François Bourdillon, directeur général de Santé publique France.
La couverture vaccinale de la première dose du vaccin contre le pneumocoque atteint 99,4 % en 2018 contre 98 % 1 an plus tôt (+1,4 point).
« À chaque point de couverture vaccinale, ce sont autant de drames évités dans les familles », commente Agnès Buzyn.
Une légère hausse du taux de vaccination HPV
Les données ne sont pas encore disponibles pour le vaccin ROR (rougeole, oreillons et rubéole), car la première dose est à administrer à 1 an. Néanmoins, les enfants ayant eu 1 an en 2018 et donc non concernés par l'obligation ont été davantage vaccinés que ceux ayant eu 1 an l'année précédente : la couverture pour la première dose est passée de 87,2 à 85 %.
« Cela montre que la confiance dans la vaccination revient au-delà même de l'obligation vaccinale. Le mouvement opéré avec la réforme de l'obligation vaccinale profite à la vaccination au sens large », souligne la ministre.
De manière moins prononcée, la vaccination contre le papillomavirus (non obligatoire) a également bénéficié de ce regain de confiance. Le taux de vaccination (première dose) des jeunes filles de 15 ans est de 29,4 % en 2018 contre 26,2 % en 2017 (+ 3,2 points). Une progression encore bien insuffisante.
Un état des lieux de la sécurité des vaccins
Selon Santé publique France, deux tiers des parents et trois quarts des médecins généralistes sont aujourd'hui favorables à l'extension de l'obligation vaccinale. « Des parents craignent encore les effets indésirables des vaccins, mais les risques de la non-vaccination sont infiniment plus grands », insiste Agnès Buzyn.
La pharmacovigilance reste néanmoins de mise : en juin, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) présentera un premier état des lieux de la sécurité des vaccins obligatoires chez les enfants de moins de 2 ans vaccinés entre 2012 et 2017. Des données des premiers mois de 2018 seront également intégrées.
« Pouvoir disposer d'un cadre de référence en matière de pharmacovigilance est un préalable nécessaire à l'analyse des données de pharmacovigilance qui suivront », avance la ministre.
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