L'infirmier référent, le Sénat approuve l'idée d'un généraliste pour compléter le parcours de soins

Publié le 17/11/2018
Infirmier

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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Le Sénat a donné jeudi son feu vert, malgré un avis défavorable du gouvernement, à l'expérimentation du concept d'« infirmier référent », ou « infirmier de famille », qui viendrait compléter le médecin traitant et le pharmacien correspondant dans le parcours de soins.

Un médecin généraliste, le Dr Bernard Jomier (sénateur PS de Paris), est l'auteur de l'amendement adopté dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2019. Il s'agit « d'envoyer le message que c'est dans l'articulation de ces trois professions de santé de proximité que se joue la qualité de la prise en charge et du parcours de soins des patients ».

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a émis un avis défavorable, jugeant « préférable de renforcer les dispositifs de coordination déjà existants plutôt que de créer un nouveau statut ».

« Nous pensons que les infirmiers, notamment les infirmiers libéraux (...) ont toute leur place dans le dispositif de parcours de soins coordonné, mais nous ne l'envisageons pas sous cet angle de l'infirmier référent », a-t-elle ajouté.

Une marque de reconnaissance, selon la FNI

« Alors qu'en France nous cherchons à inventer de nouveaux métiers autour du soin, nous voyons que les infirmières demeurent le chaînon insuffisamment reconnu du panorama des professionnels de santé publique », a de son côté argumenté Bernard Jomier. Le généraliste estime que cette évolution est nécessaire pour améliorer la coordination et l'efficacité dans le suivi des personnes.

Le concept d'infirmier référent ou infirmier de famille est recommandé par l'OMS et déjà mis en œuvre dans de nombreux pays, a-t-il fait valoir.

La Fédération nationale des infirmiers (FNI) salue cette mesure, qu'elle réclamait déjà dans son livre blanc « HORIZON 2030 » publié en 2011.

« En ouvrant la voie aux infirmiers de famille, un signal fort est donné à une profession en attente de reconnaissance de son rôle dans la qualité et l’efficacité des prises en charge des patients dans leur parcours de vie », commente le syndicat, qui demande maintenant au gouvernement et aux députés de soutenir à leur tour cette « disposition très attendue ».

Avec AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr