La responsabilité d'Agnès Buzyn est-elle engagée dans l'affaire du Levothyrox ? La réponse est oui pour Anne-Catherine Colin-Chauley, une avocate traitée par Levothyrox qui a porté plainte vendredi contre la ministre de la Santé et son collègue ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Selon la plainte, révélée par Nice-Matin et que l'AFP a pu consulter, la plaignante se base sur les articles du Code pénal concernant « l'abstention volontaire de porter assistance à une personne en péril ».
Anne-Catherine Colin-Chauley reproche ainsi à Agnès Buzyn de n'avoir « pas su gérer la crise sanitaire », et à Bruno Le Maire de ne pas « avoir essayé de transacter (sic) avec le laboratoire Merck ».
L'ANSM et Merck également visés
En plus des deux ministres, la plainte vise aussi le laboratoire Merck fabricant du Levothyrox et l'Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM). Elle vise également, cette fois contre X, les médecins et pharmaciens « ayant refusé de prendre en considération les symptômes indésirables de leurs patients », les journalistes et les médias qu'elle accuse d'avoir « orienté les informations » et enfin les députés, sénateurs et maires qui n'auraient pas « honoré leur devoir d'intérêt général ».
Fin août, Anne-Catherine Colin-Chauley avait été la première à déposer plainte, à titre personnel, contre Merck pour mise en danger de la vie d'autrui après avoir constaté des effets indésirables dus à la nouvelle formule du Levothyrox. L'avocate a également créé un collectif « Alerte Thyroïde » auquel 600 personnes auraient déjà adhéré selon elle.
300 plaintes
La plaignante a déposé fin octobre 100 plaintes de particuliers se joignant à son action. Elle doit en déposer jeudi 200 autres, selon elle, toujours pour mise en danger de la vie d'autrui. Toutes ces plaintes sont enregistrées à Grasse puis transmises au tribunal de grande instance de Marseille qui a ouvert une enquête préliminaire et centralise les demandes des patients.
Anne-Catherine Colin-Chauley avait déjà attaqué les autorités ministérielles et administratives devant le tribunal administratif de Nice, qui a toutefois rejeté ses demandes de « mesures d'instruction contre l'ANSM » et de « mesures utiles à prendre par la ministre de la Santé et le ministre de l'Économie ».
Avec AFP
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