Les urgentistes proposent un référentiel métier pour les assistants de régulation

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Publié le 02/07/2018
Régulation

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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Après la polémique autour du décès de Naomi Musenga, Agnès Buzyn avait convoqué mi-mai les urgentistes lors d'une réunion de crise. Elle leur avait demandé des pistes pour éviter à l’avenir ce genre de dysfonctionnements. Les syndicats de médecins urgentistes ont rendu leur copie ce jour à la ministre de la Santé. « Ces propositions visent à renforcer et homogénéiser les procédures de traitement des appels aux SAMU Centres 15, en les inscrivant dans une démarche qualité ambitieuse », a expliqué le ministère. « Elles sont porteuses d’espoir et d’exigence pour la régulation médicale assurée par les SAMU Centres 15, qui assurent un service à la fois exigeant et essentiel à la population. »

Le cabinet d’Agnès Buzyn attend également les propositions de l’Igas, qui a déjà rendu les conclusions d'une enquête flash sur le décès de Naomi Musenga.

 

Harmoniser la formation des ARM

Interrogé ce matin sur Europe 1, le Pr Dominique Pateron, chef du service des urgences de l’hôpital Saint-Antoine à Paris et administrateur de Samu-Urgences de France, a expliqué que deux mesures principales avaient été prises pour améliorer le fonctionnement de la régulation. La première concerne la formation des assistants de régulation médicale (ARM). Aujourd’hui elle se fait le plus souvent sur le tas. « Notre démarche est d’homogénéiser cette formation », explique le Pr Pateron. Samu-Urgences de France et la Société Française de médecine d’urgence (SFMU) propose donc de mettre en place un référentiel métier qui s’appliquera pour l’ensemble des ARM.

Favorable au numéro unique santé

Le débat actuel porte aussi sur la mise en place d’un numéro unique d’urgences. Alors que certains sont contre, d’autres souhaitent une plateforme qui réunisse toutes les urgences, et d’autres, à l’instar de Thomas Mesnier dans son rapport sur les soins non programmés, veulent un numéro unique santé. C’est cette dernière option que privilégie Samu-Urgences de France. « Tous les appels santé doivent être référés à un seul numéro, une seule plateforme. Ce qui engage le Samu mais aussi les généralistes ou les centres anti-poisons, par exemple », souligne le Pr Pateron. « Le système d’une plateforme qui mélange la police, les pompiers etc aboutira nécessairement à un tri qui se fera à l’hôpital. Et quand on connaît la surcharge de nos hôpitaux, il vaut mieux que ce soit fait en amont par une régulation médicalisée qu’au niveau de l’hôpital comme les pays anglo-saxons par exemple », ajoute-t-il. Récemment les URPS médecins libéraux se sont prononcés contre ce numéro unique santé. Quant à Agnès Buzyn, elle suggérait de « ne pas aller trop vite en besogne » alors qu’elle devait recevoir fin juin un rapport d’une mission sur les numéros d’urgence en Europe.


Source : lequotidiendumedecin.fr