La crise sanitaire a eu un lourd impact sur le moral des médecins français. Durant cette période, 50 % des médecins ont ressenti de l'anxiété. La proportion est d'autant plus grande chez les internes (66 %).
C’est le constat sans équivoque dressé par le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) suite aux résultats d’une concertation menée auprès de plus de 16 000 médecins,dont près de 1 400 internes.
La crise sanitaire catalyseur d'anxiété et de colère
L'enquête, menée entre le 13 octobre et le 30 novembre 2021,souligne également que 56 % des médecins et 68 % des internes interrogés ont été pris de lassitude pendant la crise sanitaire. La colère a également été un sentiment bien présent chez les médecins installés (45 %) et les chez les internes (47 %).
Une fois ce bilan dressé, il faut toutefois souligner que si seulement 45 % des étudiants ont réussi à s'accomplir professionnellement pendant la crise, ils sont tout de même 55 % du côté des médecins installés.
Lourdeur administrative, surcharge de travail et insécurité : des difficultés au quotidien
S'agissant de l'organisation de leur exercice au quotidien, les médecins ne sont guère très optimistes. Les conditions de travail restent la principale source de difficulté au quotidien notamment en raison de la surcharge administrative.
Ainsi, 80 % des médecins interrogés estiment « que la répartition entre temps médical et temps administratif s’est détériorée ces dernières années – et s’est même beaucoup détériorée pour 56 % d’entre eux – au détriment du temps médical ».
À en croire les réponses des médecins interrogés, la formation continue est, elle aussi, mise de côté puisque 65 % d'entre eux considèrent que leur activité ne leur laisse pas suffisamment de temps pour cela.
Par ailleurs, 62 % des médecins observent « ne pas avoir assez de temps pour mener leurs missions de prévention – ne pouvant ainsi pas remplir le rôle qui devrait être le leur en la matière. »
En outre, le sentiment d'insécurité pèse dans le quotidien de 38 % des médecins. Un chiffre plus marqué chez les femmes (42 %). Ce chiffre s'élève par ailleurs à 52 % chez les internes.
Enfin, pour près de 80 % des médecins sondés, le système de santé français a tendance à se détériorer depuis ces dix dernières années. « Aucune inflexion notable n’est donc intervenue depuis 2016, puisque les médecins étaient alors 82 % à porter ce jugement », note ainsi l'Ordre.
Les remontées des médecins sur les failles du système de soins français ont d'ailleurs donné lieu à une série de propositions déclinées par l'Ordre jeudi 10 février en conférence de presse.
Un métier toujours synonyme de fierté ?
Mais malgré ces difficultés notables, le sentiment de fierté lié à l'exercice du métier reste fort. Parmi les interrogés, ils sont 86 % (-3 points toutefois depuis 2016) à se dire « fiers » d'appartenir à la profession dont 49 % « très fiers ».
L'exercice du métier de médecin est vecteur d'épanouissement et de bonheur pour 83 % des interrogés (-5 points depuis 2016). Un chiffre qui s'élève à 86 % pour les médecins en exercice mixte.
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