« Une réponse simpliste et inadaptée » Dans un communiqué publié aujourd’hui, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) s’élève contre l’extension annoncée de l’obligation vaccinale.
Alors qu’il y a peu la Ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a indiqué « réfléchir à rendre obligatoires onze vaccins pédiatriques pour une durée limitée, qui pourrait être de cinq à dix ans », les généralistes universitaires dénoncent une stratégie dont l’efficacité n’est pas prouvée et qui « pourrait même être délétère ».
Les bénéfices de l'obligation en question
Pour le CNGE, il n’y a en effet « aucun élément scientifique pour attester que cette mesure aboutisse à une meilleure protection, notamment pour les enfants ». Les comparaisons internationales montrent d'ailleurs que « les pays d’Europe occidentale sans obligation vaccinale ont des couvertures DTP équivalentes à celle de la France ».
Face à ce bénéfice, à ses yeux, incertain, le CNGE oppose le « caractère autoritaire » de cette mesure, à même de « renforcer la défiance et la suspicion d’une partie croissante de la population ». Par ailleurs, ses responsables soutiennent que l’extension de l’obligation « risque d’exposer les médecins généralistes et d’autres professionnels à des demandes nombreuses et non fondées d’exemption, voire de soi-disant contre-indications ». Et de poursuivre enfin, en soulignant que « l’obligation est contradictoire avec les notions d’approche ou de démarche centrée patient, par ailleurs promues par la HAS, et avec les principes éthiques d’autonomie ».
Incitation plutôt qu’obligation
Dans ce contexte, et tout en rappelant son attachement à la prévention vaccinale, le Collège propose de préférer la persuasion à l’obligation. Il préconise une approche incitative basée sur les données scientifiques spécifiques à chaque vaccin et s’appuyant sur une large campagne de communication négociée avec les médecins et les représentants des usagers. « Cela permettrait aux médecins de proposer aux patients une vaccination dans de meilleures conditions tenant compte des données scientifiques, des caractéristiques du patient ainsi que de ses facteurs de risques, connaissances, croyances, appréhensions et préférences ».
Une position qui tranche avec celle d’une bonne partie du corps médical plutôt acquis au principe de l’extension temporaire de l’obligation vaccinale. Au lendemain de l’intervention d’Agnès Buzyn, la CSMF avait ainsi salué, « un signal positif de la ministre de la Santé ».
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