60 % (16 000 sur un total de 27 000) des médecins internes se seraient déclarés grévistes, selon l'Isni (Intersyndicale nationale des internes). Annoncé début décembre par l'intersyndicale, le mouvement a démarré lundi 10 décembre. Mais pas sans difficultés et de manière très hétérogène en fonction du territoire. Par exemple à Marseille selon son président Julien Breysse, « dans les quatre hôpitaux de la ville le taux de grévistes dépasse les 70 % ». La mobilisation s'avère plus discrète à Paris à cause de la grève des transports. Etant donné les sous-effectifs chroniques, les pressions des chefs de services et des directions sont d'autant plus grandes. Selon Julien Breysse, « entre Paris et Lyon nous avons déjà relevé plusieurs centaines d'assignations abusives : les directions contraignent les internes grévistes à venir travailler au nom de la permanence des soins sans avoir au préalable sollicité les praticiens seniors, comme la loi le leur impose. Notre avocat intervient pour les casser. Néanmoins, beaucoup d'internes préfèrent ne pas se défendre plutôt que de risquer de se mettre à dos leur chef de service ».
Tout va de travers et les arguments des internes pour débrayer sont nombreux : leur temps de travail (en demi-journées) n'est pas décompté. Ils n'ont plus le temps de prendre leurs jours de formation car leur durée de travail officiellement fixée à 48 heures atteint en moyenne 56 heures (certains travaillent beaucoup plus). Le repos de sécurité selon l'Isni qui avait lancé une enquête à cette époque est encore moins respecté qu'en 2012. Et surtout la sécurité du patient est en jeu : « Après 24 heures de garde, on n'opère pas correctement. On risque de faire des erreurs médicales. »
Le mardi 17 décembre, un nouveau pas sera franchi pour le mouvement avec un nouveau jour de mobilisation nationale de l'ensemble des personnels hospitaliers. La pression monte pour l'exécutif.
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