La prédiction de Marisol Touraine ne sera sans doute pas respectée. L'ex-ministre de la Santé avait promis à l'automne que le trou de la Sécu serait bouché en 2017. Or si l'on en croit le dernier rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale qui a présenté jeudi son rapport aux ministres de la Santé, Agnès Buzyn, et de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, ce ne sera surement pas pour cette année. Certes, le déficit de la Sécurité sociale continue de se réduire, mais il devrait encore atteindre 5,5 milliards d'euros en 2017 et il est plus important que prévu.
Et c'est une nouvelle fois, la branche maladie qui fait figure de mauvais élève. Le trou de l'Assurance maladie, devrait persister à 4,1 milliards, alors qu'on l'attendait à 2,6. Le dépassement des dépenses des soins de ville en 2016 a créé "un effet de base défavorable" qui s'est reporté sur les prévisions de ces soins pour 2017, soulignent les experts. L'Ondam -relevé à 2,1% en 2017- devrait néanmoins "pouvoir être respecté", estime la Commission qui évalue "les réserves d'un niveau suffisant pour faire face aux aléas".
Le contraste est saisisant avec la situation des autres branches : résultats positifs du côté de la branche retraite qui serait pour la deuxième année consécutive en excédent, à 1,1 milliard d'euros, solde positif pour la branche famille d'environ 500 millions, la branche accidents du travail affichant quant à elle + 900 millions au compteur.
Le retour à l'équilibre à horizon 2020, promis par le nouveau gouvernement est-il possible ? Lors de son discours de politique générale, Edouard Philippe a annoncé un retour à l'équilibre à "l'horizon 2020" et s'est engagé à définir de nouvelles règles permettant de proscrire dans la durée le déficit des comptes sociaux. De nouveaux efforts seront demandés à l'Assurance maladie en 2018. En effet, le candidat Emmanuel Macron a promis 15 milliards d'euros d'économies de santé sur le quinquennat et prévu de limiter l'Ondam à 2,3% par an en moyenne.
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