La Croix-Rouge et le groupe d'hospitalisation privée à but lucratif Ramsay Santé n’ont pas réussi à s’accorder sur la cession des six centres de santé franciliens, lesquels emploient 156 personnes. Jeudi 12 mai, des réunions ont eu lieu entre les représentants des salariés des différents établissements et la direction.
Dans un communiqué daté du 13 mai, la Croix-Rouge affirme avoir « pris acte de la décision du groupe Ramsay Santé de mettre un terme aux négociations en cours concernant le projet de reprise des centres de santé et d’un CeGIDD en Île-de-France ». L’organisme précise qu'il est « conscient des interrogations que cette situation peut provoquer » et « tient sans délai à confirmer qu’aucune fermeture n’est envisagée ni de plan social ».
L’association « se donne jusqu’au 30 juin pour rouvrir la discussion avec d’autres repreneurs éventuels, notamment ceux avec qui les discussions avaient pu prendre fin en raison de la négociation exclusive avec le groupe Ramsay ». La Croix-Rouge « privilégiera prioritairement la recherche d’un acteur du milieu non lucratif » . Parallèlement, elle « enclenche une réflexion globale sur le modèle économique à mettre en œuvre pour permettre le maintien des activités en son sein ».
Décision le 30 juin prochain
La déléguée syndicale centrale CGT Croix-Rouge, Carine Sedenio, se dit « satisfaite » du renoncement de Ramsay Santé. « Ils ont fait beaucoup de dégâts en laissant mijoter les salariés dans l’incertitude », raconte-t-elle. Elle reste néanmoins amère. « J’en veux à la Croix-Rouge. C’est une trahison ! Déjà, des principes fondateurs, mais également des salariés, qui s’impliquent chaque jour sur le terrain. J’aurais voulu qu’elle se retire d’elle-même des négociations. » Selon elle, l’ampleur qu’a prise le sujet dans les médias a également participé au retrait de Ramsay Santé.
Quelques jours auparavant, le Dr Éric May, généraliste exerçant dans le centre médical de santé de Malakoff et vice-président de l’Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS), s’était inquiété auprès du Généraliste.
Une vingtaine de généralistes dans ces centres
Une autre élue syndicale CGT Croix-Rouge, exerçant dans l’un de ces établissements, rapporte anonymement qu’« une vingtaine de médecins généralistes travaille dans ces centres de santé », sur un total de 156 salariés. Au cours des négociations, « une bonne douzaine de salariés a démissionné », non heureux de se projeter dans un centre de santé géré par Ramsay Santé.
« Beaucoup étaient perturbés, ne savaient pas s’ils devaient partir ou rester. Certains, dans l’administratif ou chez les assistants, espéraient qu’avec Ramsay Santé, ils seraient augmentés… Maintenant, avec l’annonce du retrait, ils sont perdus », témoigne-t-elle.
Manque de moyens
Quelle serait la meilleure solution pour Carine Sedenio ? « J’aimerais que la Croix-Rouge reste avec nous et mette en place à un plan d’action. C’est notre vocation d’être dans ces territoires et créer du lien médico-social… et ne pas laisser s’implanter le privé lucratif. Mais si nos dirigeants faisaient leur travail, nous n’en serions pas là ! Les centres sont mal gérés. »
La déléguée syndicale centrale CGT Croix-Rouge poursuit son argumentaire. « Le seul objectif de la Croix-Rouge est de se délester du déficit consolidé des centres de santé. Mais dans la réalité des établissements, il manque des moyens. Il est devenu de plus en plus difficile d’exercer le métier qu’on aime. Faire toujours plus, avec toujours moins ! Et notamment moins de personnel sur le terrain, mais plus dans les bureaux. C’est un cercle vicieux. »
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