La création de trois mille lits supplémentaires en réanimation par Emmanuel Macron lors de son intervention le 31 mars dernier relève-t-elle de l'effet d'annonce ? Le Pr Yves Cohen a témoigné le lendemain de l'impossibilité matérielle à mettre en œuvre cette promesse présidentielle. Dans une tribune publiée dans Le Monde daté du 8 avril, Bertrand Dureuil et Jean-Paul Mira, présidents des deux conseils nationaux professionnels de réanimation enfoncent le clou. Il faudrait 4 800 à 6 000 nouveaux infirmiers sans parler des aides-soignants, kinésithérapeutes, psychologues et médecins supplémentaires. À ce jour, l'annonce s'apparente donc à la mission impossible. Pour relever à l'avenir ce défi, les deux signataires pointent trois mesures, déjà présentées en juillet dernier. Le dossier depuis n'aurait guère avancé.
En premier lieu, l'urgence serait de valoriser les compétences très spécifiques des infirmiers de réanimation par des augmentations de rémunération. Cette mesure permettrait peut-être de limiter les départs annoncés de soignants.
Second point, le nombre de patients pris en charge par chaque infirmier devrait être allégé. Le ratio est actuellement de 2,5 patients par infirmier. En le réduisant à deux patients, outre la diminution de la charge de travail au quotidien, cette mesure autoriserait la création de postes supplémentaires. Et permettrait d'encadrer des nouveaux personnels venus en renfort en cas de nouvelle crise.
Enfin, les deux médecins appellent à la création « d'une réserve soignante compétente en soins critiques au sein d'établissements disposant d'une unité de réanimation ». Les personnels seront volontaires et bénéficieront de formations régulières.
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