Courrier des lecteurs

Légion d'honneur : Marisol Touraine et nous

Publié le 17/01/2019

Le début de l’année 2019 est l’occasion de mettre en avant les Français les « plus » méritants. Ceux qui ont pu s’illustrer dans le cadre professionnel, ou à la suite d’actions en faveur de nos concitoyens reçoivent en cette période la légion d’honneur.

Le palmarès de ces personnes méritantes n’a rien de confidentiel, et même il est diffusé dans les journaux ou au sein de pages de certains sites internet. Ainsi, il a été possible d’apprendre que notre ancienne ministre de la Santé a été remerciée pour ses actions en faveur de la patrie, et a reçu la légion d’honneur.

Cette annonce m’a quelque peu surpris car Marisol Touraine n’a pas, à mon sens, brillé pour ses actions consensuelles. De plus je ne comprends pas trop de quelle façon elle a amélioré notre système de santé.

Par contre, au travers de ses actions très politiques, elle a su fustiger le secteur libéral en l’accusant avec son acolyte (Mme Le Morton) de tous les maux. Elle nous a montré son mépris, et son absence d’écoute des médecins exerçant dans le privé en refusant de les revaloriser, et de reconnaître les actions de ces derniers.

D’autre part elle n’a pas hésité à monter au créneau pour dénoncer le train de vie de nos confrères libéraux, et leur pratique pas nécessairement en accord avec les principes déontologiques ; propos relayés par les médias.

À côté de cette « reconnaissance ministérielle », l’État oublie de remercier et de reconnaître les médecins (généralistes ou spécialistes) qui s’investissent aux dépens de leur vie privée ou même de leur santé. Ces confrères, contrairement aux idées véhiculées par les politiques de salon qui nous gouvernent, ne comptent pas leur temps pour venir en aide aux patients les plus en difficulté.

Ils ont la conscience tranquille car ils ne trahissent pas le serment d’Hippocrate (pour la plupart) en soignant l’indigent sans lui demander d’argent. Ce sont ces confrères qui doivent être honorés, et ce même s’ils n’appartiennent à aucune formation politique.

Cependant, être méritant en France ne se juge pas nécessairement pas par ses actions effectuées dans l’ombre. C’est dans ce sens que nous ne pouvons que regretter les changements qui se sont opérés dans l’appréciation de ces valeurs au sein de notre société.

De toute manière, les médecins qu’ils soient libéraux ou hospitaliers doivent garder la tête haute car ce n’est pas une décoration qui va changer leur façon de pratiquer. Il faut rester fier d’embrasser une profession qui vient en aide à son prochain… Et ce fait demeure le plus important et le plus valorisant !

Vous souhaitez vous aussi commenter l'actualité de votre profession dans le « Quotidien du Médecin » ? Adressez vos contributions à jean.paillard@lequotidiendumedecin.fr .

Dr Pierre Frances, médecin généraliste, Banyuls-sur-mer (66)

Source : Le Quotidien du médecin: 9716